Cette comédie rythmée est vraiment drôle. Victor Lanoux est excellent en gangster brutal et gouailleur. Il entraîne dans sa fuite son avocat interprété par Pierre Richard, l’éternel distrait. Leur cavale est ponctuée de rencontres mouvementées (l’actrice Katia Tchenko dont le strip-tease est à l’origine d’un carambolage monstre ; la belle, l’amant et le cocu dans la ferme ; les riches qui fuient Paris vers la Suisse à bord de leur Rolls remplie de lingots d’or ; la rencontre avec le Général De Gaulle dans les toilettes etc.). Sur fond de révolution, mai 68 oblige, les gags se ramassent à la pelle. Le couple de riches interprété par Jean-pierre Darras qui n'arrête pas de trépigner sur place avec son petit chien en laisse et Yves Gaudeau (« Vous pouvez faire la queue comme tout le monde ! » - « Mais nous ne sommes pas tout le monde ! ») forment un autre duo irrésistible. J’adore la scène avenue Foch où la bourgeoise, le sac de la rançon à la main sur un trottoir, est prise pour une prostituée par un client en voiture ; ou lorsqu’elle et son mari sont entraînés par des manifestants dans une ronde autour de leur Rolls en feu. J’ai retrouvé ici la qualité des précédentes réalisations de Gérard Oury. Impossible donc de résister aux gags du couple Richard/Lanoux comme à ceux du couple De Funès/Bourvil en son temps. Les duos mal assortis restent une valeur sûre du cinéma français. Et celui-ci fait partie du haut du panier.