Critique de La Chèvre Stérile par Ygor Parizel
Ce long-métrage est une curiosité venue d'Inde. Sorte de conte surréaliste, avec des personnages bizarres et des situations satiriques. La fin est complètement hallucinée.
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le 26 juil. 2013
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Comme quoi la cinéphilie est une vitalité qui nous enjoint de toujours laisser une porte ouverte.
Si j'avais lu le synopsis, je n'aurais pas cru dans les capacités de ce film. Qu'il puisse parler d'amitié niaise ou de leçon de vie, j'aurais pris mes jambes à mon cou. Qu'il puisse évoquer les lamentations de trois heures d'un Lapon venant de tuer un renne par accident, cela me laissait perplexe.
C'est légitime, on a tous peur de tomber dans un traquenard inconsistant et auteuriste.
Si j'évoque ce film aujourd'hui, c'est parce qu'il est rare que je ne détourne pas les yeux de toute sa durée (ou des trois-quarts du moins). C'est rare pour moi. Mais ce film est rare aussi.
Je ne pourrais pas, hélas, évoquer ce film dans son plus important recoin, à savoir l'allégorie, mais je soumets au moins l'invitation, si le coeur vous en dit, si vous aimez l'Inde, si vous aimez l'Histoire aussi.
Habitué aux codes du cinéma Bollywood, ce film les désarçonne et s'en amuse. On passe ainsi des tribulations d'un paysan indien à une multitude de situations malheureuses ou tortueuses qui cerclent littéralement ce paysan. Cette chèvre, considérée comme la dernière descendante d'une dynastie de 500 ans, c'est d'emblée une demi-déesse aux yeux de cet homme mais personne ne comprend. Ceux qui croient avoir à faire à une comédie déchantent. Ceux qui redoutaient d'avoir à faire à une histoire simplette, dépouillée d'un sens autre qu'un prosaïsme usant, ceux-là vont être propulsés pendant toute la durée du film.
Lucide sur l'état de cette société à la fois répressive, sclérosée,
faisant l'étal des impasses passées, des impasses comportementales,
la Chèvre Stérile découvre dès son titre l'intérêt, l'enjeu majeur de son sujet et ne s'y déroge jamais.
Même si j'ai espéré que, dans sa lucidité profonde de constat, l'auteur rende une perspective louable pour cette chèvre,
Même si, dans cette espérance, j'ai été trahi par mes attentes,
Nair arrive à faire passer l'idée qu'il a accompli un film exhaustif, peu optimiste mais vibrant.
Alors je n'ai pas vu le film mais est-ce que ce film est "le cochon de gaza" indien ? En tous cas, il y invite.
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le 26 juin 2013
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