Ça fait un bout de temps que j'ai pas vu la cité de la peur et j'avoue ne pas me précipiter dessus depuis son arrivée sur nos sites de streaming favoris, à l'inverse des Trois Frères sur lequel j'ai cliqué dès que je l'ai vu et pour lequel même Madame s'est joint à moi (fait rare sur tablette). En même temps, je connais celui ci un peu plus par cœur.


Pour sûr, si les anglais ont connus la rivalité entre les Beatles et les Rolling Stones, en France, nous avons eu Les Nuls et les Inconnus et je pense qu'il était mal aisé de tenter de les départager tant ils ont creusé dans le même terreau avec des sensibilités différentes.


Ça pour creuser, ils ont creusé. Les deux troupes ont eu la bonne idée de recycler toute la merde télévisuelle qui a nourri des générations entières dans le but de nous faire rire. Ce fut imparable, la télé étant le dernier endroit sans fracture sociale, la référence était la même pour tout le monde. Le piège du compost se trouvant à la limite imperceptible entre la matière décomposée et pas franchement recomposée, il est compréhensible que certaines potacheries débordèrent du slip mais seules les âmes à l'intellect trop sensible en ont tenu rigueur.


Les deux films ont en commun un tas d'imperfections de ce genre, mais aussi de ressorts mal assortis au format long du film sans oublier le fait d'arriver au bout d'une carrière télévisuelle qui s'essouffle mais ils pallient ces manques grâce à une spontanéité communicative et une simplicité d’exécution qui les rapprocheront une dernière fois de leur public.


Pour ce film, Les Nuls pourront s'appuyer sur leur lien avec Canal +, alors acteur majeur de la production internationale, pour faire un pas plus loin que le domaine télévisuel, chez le copain de toujours, le cinéma. A partir de là, la recette est la même, recycler et pasticher toutes les foutaises de la machine à rêves. De la reconstitution du climax d'une serie Z, jusqu'à l'ascension des marches du festival de Cannes, tous les acteurs, dans le sens général du terme, et Simon en particulier, en prennent pour leur grade. Seul le commissaire de la police cannoise gardera sa dignité (selon lui).


Le seul point négatif majeur se révélant sous un aspect politique, il m'est difficilement soutenable de voir que le méchant est identifié comme communiste et qu'Odile lui propose régulièrement des chewing gum américain


Point de couscous donc mais un point d'orgue, l'adaptation française de la Carioca, titre chanté il y a bien longtemps par Fred Astaire.


PS: deux mots, deux liens

Toshiba
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le 12 déc. 2019

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Toshiba

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