Attention chérie, ça va couper !

Aussi incroyable que cela puisse paraître, je n’avais toujours pas vu ce film, mais c’est désormais chose faite. Et y’a pas à dire, je me marre toujours autant devant les Nuls. L’humour absurde est toujours bien présent, reposant aussi bien sur comique de situation que comique de dialogue, mais il joue parfois sur des petits détails dans le fond, dans le contexte englobant l’intrigue principal. Car oui, autre point fort, c’est que si les gags s’enchaînent à un rythme parfois effréné, on a toujours cette intrigue centrale qui suit son fil rouge sans se perdre en chemin, ni être hachée par les gags. Et ça c’est plutôt cool. Au contraire, chaque scène et gag réussit à s’articuler autour de cette intrigue pour non seulement nous faire (exploser de) rire, mais au final s’intégrer logiquement dans l’histoire elle-même. Et cela, même si c’est absurde.

Et puis bien sûr, un film qui se moque ouvertement du cinéma, le parodiant à loisir, ça ne pouvait que me plaire. Que ce soit par l’intrigue même qui se moque gentiment du Festival de Cannes, de ces scènes qui parodient le cinéma Hollywoodien sans même s’en cacher (certaines scènes sont vraiment très bien reconstruites, et pas seulement dans les dialogues, mais aussi la mise en scène) et même si ça n’a aucun sens. Mais tout s’emboîte à merveille et parfaitement, pour donner un film hilarant. Bien sûr, il y a aussi pas mal de gros clichés ici et là, mais encore une fois, le dosage fait toute la différence entre la surenchère et l’efficacité. Ce film m’a décroché plusieurs de mes plus gros fous rire depuis un long moment, et c’est très rare de nos jours qu’une comédie française me fasse rire à presque chaque scène.

Le casting sera dans l’ensemble plutôt bon, à l’image du film et des personnages qu’ils incarnent. Alain Chabat et Dominique Farrugia sont vraiment extra, et Chantal Lauby est plus que rayonnante. Gros coup de cœur pour Gérard Darmon qui, une nouvelle fois, m’a vendu du rêve à chaque scène. Jean-Christophe Bouvet aussi, même si on ne le voit pas beaucoup. Et ainsi de suite. La musique du film fonctionne étonnamment bien, que ce soit la partie symphonique, ou les reprises ici et là qui renforcent un peu le côté parodique. Et puis bien sûr la Carioca, maintenant je sais à quoi ressemble la coré. Les décors sont bien sûr très chouettes, mais j’ai beaucoup aimé la mise en scène, justement parce qu’elle est travaillée, certains plans sont vraiment super pour participer à créer l’ambiance, ou justement s’en moquer, sans parler des reprises des différents films parodiés.

Bref, La Cité de la peur est une de ses comédies françaises « d’avant » qui n’ont pas besoin de beaucoup pour nous faire rire et passer du bon temps, alors que l’offre actuelle devient de plus en plus désespérante.