- placer ici une réplique culte, ou pas, à votre guise -

"C'est un peu nunul comme film", m'a dit ma mère, après visionnage un soir. Si j'ai failli monter sur mes grands chevaux et crier à l'insulte, je ne l'ai pas fait. Elle avait raison : c'est un film nul en soi, très nul. Le scénario n'est qu'un prétexte pour placer plusieurs petits sketchs, les personnages caricaturaux, la mise en scène bancale. Présenté comme ça, ça donnerait presque envie d'aller voir Red is Dead à la place.

Mais là où la Cité de la peur est un bijou, sinon le bijou par excellence, c'est par son humour un peu lourdeau et profondément absurde. Faut aimer, je le conçois. Mais personne ne pourra nier l'excellence des dialogues !

La Cité de peur c'est un film où chaque détail compte. Il faut regarder les panneaux en arrière-plan, écouter attentivement chaque phrase prononcée, prendre en compte chaque geste. C'est là que le film est simplement parfait. Dans le retour de la Sous-Préfète, le tableau sur le fleuve du Burundi ou le Tom Crouze cité dans le générique.

La puissance de ce film est qu'il tout aussi délicieux quand on ne le regarde pas : tout le monde connaît les répliques par cœur, et c'est un vrai bonheur de s'abonner à une joute verbale entre amis sur ses phrases cultes. Chacun a sa petite favorite, et on en rigole tout autant à les redire. Revoir le film nous permet alors de tester nos connaissances des instants clés, et c'est tout aussi jouissif.

Finalement, si je ne lui mets qu'un 7, c'est parce que je rigole plus entre amis à refaire le film qu'en le regardant. Le qualifier de 'culte' ne joue pas en sa faveur, on s'attend à trop. Bien sûr, on rigole beaucoup, mais on n'est pas non plus plié en deux pendant 1h30 (ce que laisse présager les critique criant aux génie).

C'est bon, c'est très très bon, mais on peut très bien concevoir que cela ne plaise pas à tout le monde. C'est un humour à part et il faut rentrer dedans.