La cité des monstres est une comédie bien crétine du début des années 90 qui n'aura connu qu'une exploitation pour le marché de la VHS en France. Le film est porté par Alex Winter qui après avoir incarné un des vampires de Génération perdue connaîtra un petit succès avec des comédies mettant en scène les personnages de Ted et Biill. La Cité des Monstres qu'il co-réalise avec Tom stern est son tout premier film en tant que réalisateur.
Le film raconte l'histoire folle d'un jeune acteur imbu de sa personne qui se retrouve prisonnier d'un cirque de monstres fabriqués à l'aide de l'engrais qu'il était censé promouvoir lors d'une tournée publicitaire en Amérique du Sud pour le compte d'une énorme multinationale.
Le film qui demeure une véritable curiosité et une rareté est une sorte de comédie lamentablement conne se vautrant allègrement dans la stupidité de gags tellement débiles et pénibles qu'ils en deviennent parfois hilarant (enfin drôle on ne va pas exagérer). Sorte d'hommage dégénéré au Freaks de Tod Browning le film permet aussi au détour d'une scène de rendre hommage à Ray Harryhausen et plus généralement aux effets spéciaux qui font la part belle à la pâte à modeler et la stop motion. Forcément le maquilleur Mad Screaming Georges est l'une des stars du film et l'univers déjanté de l'histoire lui permet de s'en donner à cœur joie dans le registre des monstres gluants et des acteurs recouvert de trois tonnes de latex pour des effets spéciaux parfois totalement surréalistes comme une chaussure mutante géante et un garçon monstrueux avec une tronche proche de celle du bébé de Braindead. Plus porté sur une horreur graphique bon enfant et grotesque que sur le gore le film permet de se délecter de personnages improbables comme l'homme nez, l'homme ver de terre, l'homme vache, l'homme chaussette, l'homme lézard et l'incroyable homme grenouille.
On retrouve avec plaisir le musclé Mr. T en délicate femme à barbe prodiguant des conseils beauté, Randy Quaid déchaîné en savant fou maître de cérémonie du freak show et Keanu Reeves en homme chien pour un festival de gags dans un esprit directement hérité des Z.A.Z. ou de la revue Mad à l'image du gamin du film qui ressemble à la figure emblématique de la célèbre revue humoristique. L'ensemble est souvent d'une lourdeur de pachyderme mais quelques gags sont tellement stupides qu'il finissent par avoir raison de notre santé mentale, j'aime tout particulièrement le personnage de chaussette qui me fait toujours autant rire tout comme la souris morte d'ordinateur.
Même si ça reste en surface, La cité des monstres épingle aussi au passage avec férocité les industriels sans scrupules, la télévision américaine et ses talk-shows formatés ou la suffisance de pseudos stars de cinéma prêtes à tout pour de l'argent. Aussi con que monstrueusement bordélique La cité des monstres reste un ovni particulièrement jouissif pour les amateurs d'humour débile et de monstres gélatineux.