Après le juge Fayard dit le shérif, Boisset souhaitait donner un rôle plus calme et équilibré à Dewaere, qu'il jugeait trop sensible pour des rôles durs. C'est chose faite avec ce "petit" film, qui eu à l'époque un grand succès (plus d'un million d'entrées), et qui a totalement disparu des rediffusions télévisuelles, et des mémoires collectives.
Le rôle principal est tenu par Annie Girardot, en prof de français trop proche et trop humaine envers des ados dans une société encore chamboulée par mai 68. Le film respire le parfum désuet, ultra politisé, et charmant, des années 70. Il constitue une sorte de portrait de 2 générations : les adultes trentenaires ou quadragénaires, Girardot et Dewaere, qui tentent de vivre le plus librement possible malgré des contraintes pesantes et les désillusions qui vont avec; et les ados, avec les problèmes de leur époque : pilule, drague, drogue, et aspiration à cette liberté qu'on leur refuse encore. Le tout se passe dans un quartier relativement populaire de Paris, mais sans aucun immigré (sauf en salle de boxe...), ce qui, même pour l'époque, est surprenant, et marque un certain aveuglement du cinéma français des 70's.
Le film est plaisant à regarder surtout pour ceux qui aiment Girardot et Dewaere (c'est mon cas!). Dewaere est comme d'habitude époustouflant, avec un rôle finalement très secondaire. Girardot est plus prévisible, avec son phrasé rapide si particulier qui faisait son charme.
Bref un film recommandable, même si ce n'est pas un chef d’œuvre.
Comme film oublié de Dewaere, je préfère et recommande F. comme Fairbanks, peut-être mon préféré de cet acteur.