La plus belle Coupe du Monde
Oubliez le Miracle de Berne en 1954, le Brésil de 1970 ou la France de 1998, la plus belle coupe du monde a eu lieu en 1942 en pleine seconde guerre mondiale. Après la coupe du monde 1938 qui s’est déroulée en France, la prochaine coupe du monde aurait du se tenir en 1942. Mais le fracas des armes en décidera autrement et en 1939 la FIFA se voit contrainte d’annuler l’édition de 1942 alors que le pays organisateur n’a pas encore été retenu. Pour autant, faut-il cesser toutes compétitions sportives malgré le chaos ? Le sport, malgré les rivalités et la compétition, n’aide t-il pas les peuples à se rassembler autour d’une passion commune ?
C’est en tout cas l’avis d’un mystérieux comte hongrois, le comte Otz qui décide de se substituer à la FIFA et d’organiser une coupe du monde en 1942 au fin fond de la Patagonie. 12 équipes répondront à son invitation dont l’Allemagne nazie, la France, l’Italie, l’Angleterre et des équipes plus exotiques comme le Royaume de Patagonie (pays hôte tout de même) et l’équipe des Mapuches, une tribu de Patagonie.
Mais pourquoi personne ne se souvient de cette compétition ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’une fiction. Ce n’est pas vraiment déflorer le suspense que de le révéler car on le comprend dès le début : un squelette humain et sa caméra sont retrouvés lors de fouilles en Patagonie. Évidemment, la caméra contient une bobine et donne des airs de found footage à ce faux documentaire. Le squelette en question est celui de Guillermo Sandrini, un cameraman de génie qui inventa dès cette époque des techniques de captation de l’image très innovantes pour l’époque.
Ce pitch de départ est prétexte à l’enquête d’un journaliste sur cette mystérieuse coupe du monde. Il rencontrera certains protagonistes de cette compétition et des personnalités célèbres du monde du football (Gary Lineker, Roberto Baggio et même João Havelange au nom de la FIFA pour n’en citer que quelques uns). Ces interventions sont entrecoupées des images de Guillermo Sandrini qui dévoilent une coupe du monde pas comme les autres où l’arbitre n’est autre que William Cassidy, le fils de Butch Cassidy, qui arbitre flingue à la ceinture.
Avec beaucoup d’humour, les matchs de l’époque font écho à plusieurs sujets encore d’actualité dans le football moderne comme l’arbitrage vidéo - utilisé dès 1942 pour cette coupe du monde - ou la corruption d’arbitre et cette propension assez forte de Cassidy à siffler des penaltys en faveur de Allemagne. On y découvre aussi que dès 1942 la technique du penalty tiré à 2 - que tentèrent Henry et Pirès en leur temps - a été utilisée.
Et puisque personne ne se souvient de la finale, il fallait bien que la bobine retrouvée lors des fouilles contienne les fameuses images du dénouement de cette coupe du monde que le spectateur découvrira religieusement en même temps que les protagonistes du film.
The lost world cup est un véritable OVNI cinématographique, ingénieux et décalé, qui montre qu’il est possible, avec de l’originalité, de traiter le football au cinéma.