La Croisière jaune est un film documentaire français consacré à une expédition organisée et financée par la marque Citroën et son créateur André Citroën, un périple de 30.000 kilomètres à travers l'Asie ! Ce film est en quelque sorte un deuxième volet car en 1926, un autre documentaire avait été tourné sur la Croisière noire en Afrique et se veut être une longue promotion, publicité pour la marque automobile. Le récit filmé avec les moyens du bord, mais qui relève de la prouesse technique pour l'époque, est accompagné d'une voix-off d'un autre temps de par les commentaires parfois d'un goût douteux (comme ces allusions constantes aux aryens !). Mais si le spectateur est capable de recontextualiser, de passer outre ce Colonialisme dissimulé, de ce mépris voilé pour les cultures orientales le film peut être vu comme un formidable témoignage ethnographique car l'on redécouvre plein de choses à travers cette courte heure et demi de durée, sur l'Histoire, sur la géographie de ce continent gigantesque, sur les peuples et leurs modes de vie car les aventuriers traversent le Moyen-Orient, la Perse, l'Afghanistan, l'Himalaya, la Chine intérieur jusqu'à Pékin. Ce long-métrage documentaire est aussi connu auprès des cinéphiles et historiens du cinéma pour ses problèmes lors de la post-production, le grand patron André Citroën étant mécontent du résultat avait viré André Sauvage et fait remanier le montage par Léon Poirier (montage dont le découpage de plusieurs scènes fait penser au rythme de certains films soviétiques des années 20) pour mettre mieux en avant les performances et ses héros ! Ce qui ne se voit pas tant que cela au final !