L’art de la survie
Commençons, voulez-vous bien, par de la musique. Je laisse à Alice Herz-Sommers le choix de l’étude Op. 10, No. 1 de Chopin. Pour ma part, j’avais plutôt en tête le Different Trains de Steve...
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le 3 janv. 2018
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Commençons, voulez-vous bien, par de la musique. Je laisse à Alice Herz-Sommers le choix de l’étude Op. 10, No. 1 de Chopin. Pour ma part, j’avais plutôt en tête le Different Trains de Steve Reich.
En 39 minutes, Malcolm Clarke arrive à concentrer plus d’émotions et de nuances que des films comme la Vie est belle, Jakob le menteur ou le Pianiste. Bien que pour ce dernier, l’histoire est proche, car tirée des mémoires de Wladyslaw Szpilman.
La première rencontre avec Alice Sommer Herz est celle d’un tout petit bout de femme de 109 ans. Sauf que cette dame de l’appartement 6 d’un immeuble du nord de Londres joue avec une grande virtuosité de son piano.
Avec sa bonne humeur et son sourire sincère, Alice Sommer Herz raconte son histoire, qui est celle du XXe siècle. Née à Prague, dans une famille qui fréquente Gustav Mahler et Franz Kafka, Alice est promise à une vie de musique, celle d’une concertiste réputée qui épouse, en 1937, un brillant violoniste dont elle a un fils, Raphaël. Elle vit la vie qu’elle a rêvée.
Sauf qu’en 1939, les rêves sont brisés en Europe. Surtout quand on a la malchance de naître juif. Alice et son fils sont envoyés dans le camp de concentration de Theresienstadt, où sont parqués en priorité intellectuels et artistes juifs.
Sauf que même l’horreur des camps n’arrive pas à briser le rêve d’Alice. Elle y donnera des centaines de concerts. Notamment les études de Chopin, qu’elle a toutes mémorisées.
Pour Alice, rien n’a pu arrêté la musique et la partition qu’elle nous joue dans le documentaire de Malcolm Clarke est une magnifique leçon de vie. A aucun moment, la vieille femme ne se plaint, elle conserve une joie de vivre et un optimisme à toute épreuve. Son sourire en est désarmant. Sa conception du monde est dénuée de tout manichéisme. Elle rappelle que dans ses auditeurs, il y avait autant les bourreaux que les victimes. Comme si la musique constituait un lien entre eux, alors que tout devrait les opposer.
La pianiste est morte en 2014, à 110 ans. Le réalisateur Malcolm Clarke a pu la filmer quelques mois plus tôt dans son salon. La dame du 6 a reçu l'Oscar du meilleur court-métrage documentaire lors de la 86e cérémonie des Oscars en 2014.
Merci beaucoup à Nym- de m’avoir fait découvrir ce beau moment d’humanité.
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le 3 janv. 2018
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