Un impressioniste refoulé

Pour ce premier métrage, Jean-François Laguionie décide de nous conduire sur la côte d'Opale pour y suivre le périple tragique d'un violoncelliste et d'une jeune femme.
Nous pouvons constater ici que contrairement à ces récits suivants, l'histoire est globalement moins structurée et les scènes enchaînent les plans actions rapides dans une successionsplus fouillie.
Un point positif résiderait cependant dans les talents déjà présents de l'artiste à réussir à encrer son histoire dans une temporalité et une geographie définie. Nous pourrons ici constater que l'histoire s'incarne à un tournant majeur pour la civilisation occidentale, à savoir : la (re)découverte de l'oisiveté et des bienfaits de l'air marin, d'abord pour la bourgeoisie (ce qui est le cas ici) puis ce phénomène s'étendant progressivement à l'ensemble des classes sociales au travers de l'accroissement des acquis sociaux qui eurent lieu au début des du xxieme siècle.
A ce titre la scène finale n'est pas sans rappeler les scènes souvents décrites par les peintres impressionnistes, notamment Renoir.
Le métrage reste donc à voir ne serait-ce que parce qu'il pose les bases de ses récits suivants, notamment au travers des "chutes" employées pour ses dénouements.