Chef d'oeuvre
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Le premier film d'un acteur passé derrière la caméra est toujours une curiosité. Même s'il a déjà réalisé trois films avec son compère des Inconnus Didier Bourdon, il s'agit de son vrai premier film tout seul comme un grand. Il est forcement beaucoup plus personnel et très loin des comédies plus ou moins bien réussies que furent Les 3 frères, Le Pari et Les rois mages. Si elle est toujours très sincère, une première oeuvre est aussi parfois souvent maladroite et avec quelques défauts. Et celui-ci en a bien sûr quelques uns. Ce film est très particulier. Comme son nom l'indique bien il a une face cachée. Et elle met 1h20 à se dévoiler. Pendant tout ce laps de temps, on ne sait trop quoi penser. On s'ennuie même un peu avec l'impression qu'il n'y a pas d'histoire. On suit un énième récit sur l'usure du temps et de l'habitude qui gangrène un couple ordinaire. Le scénario nous envoie sur plusieurs pistes, nous sème des indices anodins ou plus précis sans savoir vraiment où on va. Tout cela est triste et d'une banale réalité. Jusqu'à ces fameuses dix dernières minutes où tout est révélé, tout se met alors en place. On oublie alors instantanément l'ennui et les questions qui ont précédé, la grande claque et le coup de poing dans le ventre arrivent brusquement. On en sort alors un peu décontenancé, surpris et vexé de ne rien avoir vu, malgré ces indices qui, là, se révèlent alors on ne peut plus évidents. L'émotion assaille brusquement et le film nous hante encore longtemps après l'avoir vu. Au niveau du casting, certains doutes sont là. Bernard Campan a-t-il eu raison de jouer le rôle principal ? Pas sûr, car entre le scénario, la mise en scène et l'interprétation il semble s'être un peu éparpillé et son jeu s'en ressent. Il sonne parfois faux et on a l'impression qu'il déclame une récitation. Karin Viard est plutôt bien. Assez neutre au début, où son personnage fait beaucoup penser à celui de La tête de maman, il s'étoffe bien mieux par la suite jusqu'au final. Encore une belle performance a mettre à son actif. Le personnage de Jean-Hugues Anglade semble totalement superflu, il reste en dehors de l'histoire et n'interfère pas du tout sur la crise que traverse le couple. Bernard Campan nous a donc manipulé. Il nous fait vivre à une histoire quelconque mais qui, rétroactivement, cachait bien son jeu. En résumé, on assiste à un film triste, austère, bourré d'émotion, d'une grande pudeur et d'une grande délicatesse. Au final très troublant. A voir si vous n'attendez pas une comédie ! Et un conseil, restez jusqu'au bout : une fois n'est pas coutume, les dix dernières minutes sauve le tout et emporte le morceau !
Créée
le 31 janv. 2022
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