Si Wes Craven a réalisé quelques très bons film et tout autant de très mauvais, dans un soucis d'équilibre qui l'honore il a aussi mis en scène pas mal de petits films moyens et sans grandes prétentions mais loin d'être désagréables à l'image de La Ferme de la Terreur (Deadly Blessing) sorti en 1981.


La Ferme de la Terreur c'est l'histoire d'une cohabitions agricole tendue entre une communauté religieuse passéiste vivante en autarcie et refusant toute notion de progrès et un couple d'agriculteur dont le mari est précisément un ancien membre rejeté pour avoir épouser une femme impie. Lorsque le mari meurt mystérieusement écrasé par son tracteur, les tensions sont ravivées alors que la jeune veuve accueille deux amies de la ville.


La Ferme de la Terreur est une très honnête série B qui même si elle part un peu dans tous les sens lors de son épilogue réserve globalement un récit prenant, tendu et rempli de bonnes idées. Même si la mise en scène de Wes Craven est un poil trop classique et sans relief le réalisateur nous offre quelques jolis moments de tension comme la scène qui illustre la très belle affiche du film ou une séquence de baignoire qui ressemble beaucoup à la future scène culte de Nightmare on Elm Street . Le film ménage un habile suspens ne cessant de brouiller les pistes et aligner de nouveaux suspects possibles à cette série de meurtres (très soft) teintée de fantastique. Le film sans tomber dans un schéma caricaturale d'une opposition citadins contre fermier laisse longtemps planer le doute sur l'implication ou non de cette communauté proche des Amish aux règles strictes et arbitraires. Les Hitites (Téléphone maison) sont une communauté religieuse traditionnelle dont les frustration font naître des désirs de jalousie et de pulsions sexuelles refoulées propres à engendrer des psycho killers surtout face à l'insouciance de leurs jolies voisines. La direction d'acteurs n'est pas toujours le point fort de Wes Craven mais on retrouve ici un solide casting et des personnages troubles et troublants plutôt réussis avec l'ami Michael Berryman voyeur Hitite , la toute débutante Sharon Stone très convaincante en jeune névrosée aux visions troubles, la très jolie Maren Jenssen dans le rôle de la veuve éplorée et combative et l'immense Enerst Borgnine en patriarche intraitable. Autour d'eux gravitent d'autres personnages trouble comme cette mère célibataire et sa fille artiste peintre un peu perchée. Même si esthétiquement le film n'a pas de grandes ambitions et que Wes Craven se la joue le plus souvent au minimum syndicale dans sa mise en scène on reste devant un film carré et bien foutu loin du n'importe quoi dont le réalisateur est parfois capable. Oui le film ressemble à peut être un téléfilm sans envergures mais il est de bonne facture, honnête dans sa proposition et assez captivant dans son intrigue tordu le tout soutenu par la musique angoissante de James Horner.


La Ferme de la Terreur reste une Hitite série B sympathique et un Wes Craven bon cru. Un film en tout cas bien meilleur que son précédent film L'été de la Peur qu'un personnage courageux va pourtant voir en salles dans une des scènes du film.

freddyK
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le 19 déc. 2020

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Freddy K

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