Une épreuve
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Œuvre de combat, La Fille de Brest dispose de deux atouts qui lui permettent de dépasser son statut de reconstitution inspirée de faits réels : il y a d’une part le rythme de sa mise en scène, assez inventive au demeurant, qui articule les grandes étapes du scandale Médiator avec clarté et efficacité ; il y a d’autre part l’énergie de ses acteurs, en particulier de son actrice principale, Sidse Babett Knudsen, dont la relation avec Benoît Magimel donne lieu à une alchimie boiteuse des plus touchantes, boiteuse parce qu’elle réunit deux tempéraments diamétralement opposés qui s’apprivoisent au nom d’une même foi en la santé et la justice.
En dépit de sa longueur et des petites répétitions qu’elle occasionne, le film intrigue de bout en bout, nous permettant d’entrer dans les coulisses d’une affaire complexe qui continue de trouver une résonance aujourd’hui, en cette période de crise sanitaire. Ici se tient donc la preuve de sa valeur : soit un long métrage qui réussit à dépasser les faits qu’il adapte pour incarner la lutte universelle d’une équipe de médecins, et d’une pneumologue en particulier, contre l’emprise de grands groupes pharmaceutiques qui troquent la santé contre de l’argent. Emmanuelle Bercot brosse en creux un très beau portrait de femme, quoiqu’un peu excessif par instants, qui a le mérite immense de représenter une héroïne des temps modernes sans idéalisation ni grandiloquence, le personnage apparaissant maintes fois insupportable et agressif.
Tout autant drame que thriller, La Fille de Brest s’affirme telle une course à la vie haletante qui atteste la vitalité du cinéma français et sa propension à s’emparer, par la fiction et le cinéma, de sujets sociétaux brûlants.
Créée
le 26 nov. 2020
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