Les Adolescents perdus de la plage

Adaptation du manga éponyme sorti une décennie plus tôt, une fois n'est pas coutume, la Japon nous offre un nouvelle exemple d'une adaptation fidèle mais d'un film sans fulgurance.

Manga que j'ai apprécié contrairement à certaines personnes qui ont pu être rebuté par l'aspect "gratuit/déviant" des scènes de sexes explicites.

Sans trop de surprise, la film vieillira de quelques années les protagonistes pour les faires devenir lycéens et ira (bien) moins dans la représentation visuelle de la sexualité. Au risque d'en décevoir certains, nous ne voyons que les fesses des protagonistes et la poitrine de la demoiselle. Ce qui n'est pas un mal en soi lorsqu'il s'agit de montrer la sexualité de d'adolescents à l'écran.

Hormis cet aspect qui peu et qui va en déranger lors du visionnage, un autre aspect qui va faire en sorte que ce film ne soit pas un film que l'on regarde pour se "divertir" est la personnalité de nos 2 "amoureux", identique à celle du manga. Scène par scène, voir au dialogue près, les rendant, au final, assez antipathique.

Lui est à la lisière de la dépression (voir en plein dedans : parle de suicide, etc) et ne t'ouvre d'exécutoire qu'en couchant avec Koume et en regardant les photos d'une jeune fille sur une plage, trouvé sur une carte SD perdue.

Elle ne semble qu'aimer l'attention que Isobe lui porte, au point de laisser faire ce qu'il veut avec elle sexuellement. Passera une grande partie de ton temps à s'excuser pour un rien et, à la fin, ne supportera pas qu'Isobe retrouve de la joie de vivre en s'inscrivant dans la même Fac que la fille de la plage.

Le seul moment ou Isobe laissera ses émotions le submerger, c'est lorsqu'un camarade de classe lui parlera de son grand frère, pour le dénouement que l'on connait. (La chute nous offrira d'ailleurs un bref plan subjectif, une des rares fulgurance au niveau de la réalisation.)

En parlant de la réalisation, elle est assez classique. À noter néanmoins de nombreux plans longs pour nous laisser entendre les blancs dans les conversations ou le bruit/silence ambiant.

Les amateurs d'"évolution psychologique" auront le droit à un parcours très simple pour les protagoniste. Isobe ne cherchant pas à être aimé et se sentant seul se retrouve perdu, chez lui, dans la chambre meublé en majorité par les affaires de son défunt frère qu'il continuera de frère "vivre" en publiant sur son compte Twitter. Avec un mère absente et un père avec des horaires de travails variables, il ne trouvera d'autre chose que de faire l'amour à Koume, se confiant sur ses envies de suicide, fera un tour par la case prison pour s'être vengé de quelqu'un et après une longue période de silence/absence, reviendra comme une fleur au meilleur de lui pour mettre fin à cette relation ambiguë et commencer une nouvelle aventure avec la fille de la plage. C'est bien pour lui mais peu pour que le spectateur finisse par l'apprécier.

À l'inverse, Koume ne fait que se déprécier et couche avec Isobe par débit car le garçon qu'elle voulait n'est pas intéressé. S'attachant de plus en plus à lui à force coucher avec et de se sentir proche de lui car elle est sa seule confidente, elle ne supportera pas de le voir partir à la fin, laissant même penser qu'elle est (encore une fois) avec un garçon sans véritablement l'aimer.

Les sentiments sont partagés avec cette demoiselle car on a pitié d'elle, de l'entendre s'excuser constamment mais en même temps, mérite-elle notre sympathie ?

Mais pas de panique, pour celles et ceux qui pensent que le film n'est que dramatique, vous pouvez compté sur Keiko, la camarade de classe de Koume, et la coupe de cheveux d'Isobe et la teinture blonde de Misaki, pour vous redonner le sourire.

La réalisation n'apporte pas grand chose au récit, surtout lorsqu'on a déjà lu les 2 tomes qui composent cette œuvre, on ne peut s'empêcher de voir un copier-coller mais plus lisse car on ne peut pas en montrer autant que dans le manga (n'est pas Fantasme qui veut).

Et pour conclure, pour celles et ceux qui veulent connaître les différence entre le manga et le film (scènes de sexe inclus) mais qui ne change rien car, ce n'est pas parce que quelque chose n'est pas adapté ou modifié, que c'est mauvais :