La Fille du RER par SanFelice
Dans ce film, Téchiné fait ce qu'il sait le mieux faire : il prend quatre ou cinq personnages, si possible de la même famille ou très proches les uns des autres, et il filme leurs relations complexes, ambiguës, changeantes. Des relations dont les motivations profondes sont très lointaines, enfouies sous des années de mensonges.
Et le mensonge est l'un des thèmes majeurs de ce film, qui n'est honn êtement pas le meilleur du cinéaste.
Le film est divisé en deux parties : les circonstances du drame, ou comment la jeune femme en est arrivée à inventer ce mensonge, et les conséquences. Cette seconde partie m'a parue beaucoup plus intéressante. Les réflexions y sont plus profondes.
Le cinéaste crée délibérément un contraste très fort entre les deux parties : le début, entièrement urbain et avec relativement peu de dialogues (d'où mon impression de longueurs, à certains moments); la fin, plus (voire même trop) rapide, plus intelligent, plus intéressant, dans un décor plutôt rural.
Les interprêtes, comme toujours chez Téchiné, sont extraordinaires. Le visage d'Emilie Dequenne reste constamment mystérieux, indéchiffrable. Finalement, on ne sait pas trop à quoi elle pense. Elle reste une énigme, multiplie les actes et les paroles impénétrables (pourquoi est-elle partie en barque ?).
Face à elle, les autres acteurs sont tout aussi excellents.
Le résultat final est plutôt bon, malgré quelques longueurs au début.