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Après cinq films à la qualité plus que discutable en autant d’années, New Line s’est dit qu’ils avaient peut-être trop tiré sur la corde, et qu’il était sans doute temps de remiser le gant griffu au placard. Il fallait donc un épisode conclusif (avec best of de la saga au générique de fin), quoi de plus logique alors que d’annoncer la mort du boogeyman, et d’en faire le seul personnage développé du film.


C’est cette fois-ci Rachel Talalay qui s’y colle, déjà dans les coulisses des précédents opus et également la plus à même de relever les défauts de ceux-ci dans les bonus des bluray. Dès l’ouverture, référence évidente à l’épisode Nightmare at 20,000 Feet de Twilight Zone, et la dégringolade onirique qui s'ensuit, le ton est donné. La réalité n’aura que peu d’emprise sur le film, plus versé dans un univers qui mêle les frontières. La réal admet volontiers surfer sur la vague Twin Peaks pour proposer des environnements étranges et décousus, déconnectant ainsi avec l’enlisement des volets précédents qui voyaient Freddy en lutte avec sa mère. Louable sur le papier, mais dans les faits…


Cette approche implique de complètement faire fi du lore établi jusque là, en forçant tout un tas d’éléments incohérents dans la gorge du spectateur. Freddy’s Dead efface Springwood via une ellipse, parachute une progéniture surprise à Krueger dans le tas, et décide de redéfinir les règles sans sourciller. Soit, ce n’est pas comme si tout ce qui existait avant avait été exploité à bon escient. On a donc une sorte de sidequel, une parenthèse qui se veut canon tout en s’attelant à un minutieux travail de dynamitage des codes de la franchise. Encore une fois, louable sur le papier…


Car dans les faits donc, mis à part le gain de temps pris à ne pas définir des victimes dont on s’est toujours foutu pour se concentrer sur le boogeyman (allant jusqu’à montrer son passé humain), et une espièglerie à base d’assourdissement plutôt bien pensée (mais mal branlée), le film a les mêmes tares que ces prédécesseurs, les effets spéciaux réussis en moins. Les acteurs sont (comme le veut la tradition) aux fraises, les éclairages laids, et les punchlines moisies. Freddy’s Dead a d’ailleurs été pensé en 3D, celle de l’époque, celle qui tâche, ce qui explique partiellement ces nombreuses incrustations dégueulasses, et le choix de lunettes anaglyphes comme arme ultime (sic). Est-ce que cela explique aussi ce revirement complètement cartoon (ridicule), et ce final complètement carton (ridicule aussi)?


Une conclusion à l’instar du reste de la saga donc, médiocre à son meilleur, navet à son pire. Et ce n’est pas un caméo de Johnny Depp ou de Alice Cooper (pourquoi?) qui changeront la donne. Mais The Final Nightmare, aussi mal foutu soit-il, a au moins le mérite d’apporter un peu de diversité dans une formule qui bouclait déjà depuis ses débuts.


Frakkazak

Écrit par

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