La Flèche et le Flambeau par Maqroll
Après le thriller psychologique, le film d’horreur, le film d’espionnage, le western, la chronique intimiste, Jacques Tourneur, cinéaste protéiforme, aborde maintenant le film de cape et d’épée… Disons que le résultat, sans être franchement mauvais, est loin d’être concluant. L’histoire est celle d’une espèce de Robin des bois lombard, joué avec générosité par Burt Lancaster qui tient là un de ses premiers grands rôles et fait admirer tout du long ses dents éclatantes de blancheur et ses talents de trapéziste (on sait que ce fut son premier métier). À ses côtés, Virginia Mayo est égale à elle même, pleine de séduction mais un peu juste au niveau de ses qualités de comédienne. L’histoire est plaisante, il y a de beaux sentiments et de jolis combats, Tourneur se plaisant visiblement à les filmer avec son brio habituel même s’il est loin d’égaler les références en la matière que sont George Sidney, Michael Curtiz ou Richard Thorpe… Bref, un film moyen qui aurait dû inciter Tourneur à renouer au plus vite avec le thriller psychologique, domaine où il est un maître. Il attendra pourtant encore quelques années pour le faire.