On reconnaît de çà de là les plumes de Corneille et de Valéry, revigorées avec talent par Grégoire Leprince-Ringuet en dépit d’une difficulté évidente à mêler le vers d’un autre temps pour chanter les affres de la passion amoureuse, eux éternels. C’est dans ses tentatives que La Forêt de Quinconces fonctionne et intrigue : constamment en hésitation, tirant de son imperfection congénitale une puissance lyrique et poétique, le film s’autorise pauses et digressions, exige du spectateur un effort pour non percer ses secrets mais seulement errer, à l’instar du protagoniste principal, dans l’instabilité d’un cœur qui bat. Et le segment médian, sans raison apparente, constitue à ce titre la partie la plus réussie d’un long-métrage parfois envoûtant mais guère abouti, la faute, certainement, à l’incapacité que rencontre Leprince-Ringuet à se laisser de côté pour, ne serait-ce qu’un temps, accueillir ce hasard pourtant répété par le mendiant sphinxial. Tout le film, de sa construction éclatée aux changements de cadre, donne l’impression d’un hasard trafiqué, d’une œuvre persuadée d’être ventilée et qui, néanmoins, ne supporte pas le lâcher-prise.