La fureur de vaincre, les amis… La fu-reur de vaincre…! Où comment, en peu d’images, un thème principal et quelques noms glorieux au générique, on retombe dans l’enfance. Oh oui nostalgie il y a ! Oh oui nostalgie il y aura tout le long du visionnage de ce film jamais revu depuis !

Mais d’abord avant que la petite larme ne coule au bord de l’œil, il a fallu réfréner la pisse de fuiter lors de la scène de l’enterrement du maître de Bruce, où celui ci, en pleine crise d’hystérie, finit par se prendre un coup de pelle dans la tronche par son ainé; coup de pelle illustré par un bruitage de tatane d’un épisode de X-Or, il faut le préciser.

C’est donc après que la larme a coulé : ces photos de Bruce—magnifique, faisant écho dans mon esprit au logo de la Golden Harvest du début. Ce thème principal si évident, si épique, si touchant, de cette manière qu’ont les visages oubliés mais toujours chéris de vous émouvoir en ressurgissant du passé !

Bon, pour certains, au premier abord, Jing Wu Men possède tous les ingrédients pour figurer à la carte des nanars laqués. Mais voir Bruce le porter de bout en bout avec autant de rage que de maladresse, d’assurance d’adulte et de jeu enfantin, sans y déceler ce petit quelque chose en plus qui en font un met de choix c’est comme cracher dans la soupe chinoise.

Bruce les amis…Bruce…! Vous faites des mèmes avec Chuck Norris ?

Mais Bruce ne combat pas ; Bruce danse ton requiem. Bruce ne rit pas jaune ; en bon chinois il voit rouge. Bruce ne tue pas ; il joue avec sa proie jusqu’à ce qu’elle se décide à mourir. Et quand Bruce laisse enfin sa mourir sa proie, il le fait au ralenti pour donner une leçon sur le procédé à tous les réalisateurs de films d’action de dans 40 ans.

Bruce fait même le doublage de personnages russes joués par des acteurs américains.

Si Bruce Lee ces lignes : je t’aime.

Toi le type du fond là, oui toi : je t’emmerde si tu penses que ce film est un nanar tout ça parce que des chinois font du kung fu en étant doublés par les mêmes chinois qui ont fait le même kung fu avec de légers soucis de synchronisation. Toi aussi là je t’emmerde si tu te crois malin parce que tu te dis que c’est complètement débile pour des japonais parlant chinois entre eux d’engager un interprète chinois pour parler aux chinois.

Oui hein, c’est malin.

Et toi là pourquoi tu te marres en disant que la notion de temps est complètement foireuse dans ce film tout ça parce qu’en deux heures des japonais ont envahi une école chinoise alors qu’en même temps un chinois vengeait son école dans un dojo japonais pendant qu’en fait les chinois ne savaient pas encore que les japonais était en train de les massacrer vu que dans une heure un chinois aura avoiné tous les japonais du dojo…ouh là…

Un vrai (fra)casse-têtes chinois, ce Bruce…

Mais bon sang, vous avez vu ce charme début 70’s ? Vu avez vu ces décors de studio à la désuétude envoutante ? Ces couleurs légèrement passées ? Et ce thème encore, qui viens vous caresser l’oreille. Et ces scènes, tellement mythiques qu’elles en sont devenus légendaires, au point qu’il faille les revoir des années après pour se convaincre qu’elles ont bel et bien existé, et qu’elles n’étaient pas de simples fantasmes ; imaginaires. Oui je parle du combat au nunchaku. Oui je parle de la mise à mort au katana. Oui je parle de cette danse des mains hypnotisante au ralenti, oui je parle de ce coup de pied sauté.
Vous avez vu comme Bruce se meut, et comme il explose littéralement (à) l’écran ? Ses cris sont autant de manifestations de jouissance de vivre le mouvement et l’énergie.

Certains vous diront que dans ce film, Lee c’est un peu le Hulk chinois ; il a l’air d’avoir un Q.I de pousse de bambou, il s’énerve et arbore des mimiques de sociopathes de 8 ans frustré, il tue à tue-tête. Mais quand on le gronde il acquiesce et il a honte. Il faut le pardonner, comme il le dit lui même à un moment; il n’est pas très éduqué.

Certains vous diront que dans ce film, Lee c’est un peu le Patrick Sebastien chinois ; enchainant performance d’acteur et déguisement imparables (chiés du ciel).

Bon là, j'ai pas de contre arguments...

Moi je vous dis que dans ce film, pour peu que vous l’ayez vu enfant, vous vous reconnaitrez alors tout petit, frissonnant d’enthousiasme, emporté par un chinois qui fait du kung fu comme une panthère, alors que vous entendez tomber au sol des savates trop grandes pour des petits pieds d’enfant.

Avant d’aller vous coucher, sur un Lee plein de rêves.
real_folk_blues

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