Une fois de plus, je n'arrive pas à trouver un titre de critique apte à restituer tout ce que le film soulève de sentiments en moi. Parce que "La Gloire de mon père" a vraiment une place tout à fait à part dans la liste des films que j'ai pu voir.
Celle d'une oeuvre admirable de fidélité à l'esprit de Pagnol. Une nostalgie joyeuse, non pas mélancolique, d'une enfance heureuse, et dans un cadre somptueux.
La réalisation est parfaite. Le jeu des acteurs est succulent (que dire du truculent Oncle Jules, dont la gouaille est merveilleusement incarnée par Didier Pain ? Et que dire aussi de l'excellent Philippe Caubère, campant un instituteur républicain un peu bouffeur de curés mais si passionné de science... science dans le sens le plus large du terme, j'entends) , y compris celui des enfants : Marcel est plein de fraîcheur, mais Lili et le petit Paul ne sont vraiment pas en reste. Quant à la musique, une fois de plus, Vladimir Cosma nous montre quel grand compositeur il est. Une mélodie tout en joie de vivre, en exaltation d'un passé chéri et coloré, plein de vie dans la garrigue sèche des étés provençaux.
La Belle Epoque, un optimisme forcené, une foi en l'homme et en l'avenir, une confiance dans la science et les nouvelles inventions, une gaîté qui nous semble si lointaine, et à la fois si présente, si puissamment présente !
Et le récit de Pagnol, plein d'humilité et d'humour, semble comme emporter nos âmes dans un temps idyllique. Idyllique, mais pas niais. Léger et frais. Où le bon sens se mêle à la grandeur d'âme des humbles.
"La Gloire de mon père" est un grand moment de poésie ! Un pur délice qui vous laisse avec un sourire béat (et justifié !) et vous rafraîchit le coeur, comme l'eau d'une source des Bellons en plein été, sur un visage sec.