La grâce
6.4
La grâce

Téléfilm de Pierre Tchernia (1979)

Voir le film

Le bon Samaritain mis à l'épreuve. Le Seigneur et l'Anneau: passer par les Seven pour s'en libérer?


« ...mais qu'est ce qu'on a fait au bon dieu pour que nous arrive une histoire pareille? »
(Rosy Varte à Michel Serrault, son mari)



Dure 50 minutes; visible sur youtube; découvert grâce à SC et la liste des gratuits de Cinemusic.


Un être bon, comptable consciencieux, se réveille avec un anneau lumineux flottant au dessus de sa tête mais sa femme lui supplie de s'en débarrasser:



« elle croyait qu’il valait être mieux vu de sa concierge que de son créateur »



Serrault devenant une sorte de Gollum sous l'effet de cette ronde précieuse qui l'obsède et le rend zinzin.
Il vient à l'idée de sa femme qu'il lui faut perdre sa sainteté en expérimentant le péché.
Combien seront suffisants pour faire cesser à l'auréole de briller?
Mon Michel Serrault se donne à coeur joie à l'orgueil,
puis l'envie, la gourmandise,
puis la paresse au grand dam du très crédible Roger Carel, un peu en mode Jean Poiret dont il reprend même les bruits de bouche, le baiser en l'air, lèvres en cul de poule, pour attirer l'attention.
Une fois viré, Michel se tente à l'avarice (il faut "un protège patin au ...patin"
et il demande à sa femme de ne pas s'asseoir pour "économiser sa robe"),
Il s'est déjà laissé aller à la colère, voire la violence avec sa femme,
et enfin, avec soi-disant de la résistance, il tentera la luxure (à l'aide d'un livre tuito fourni par sa propre femme).


Période de découvertes où notre Saint rencontre comme dans la Bible "la prostituée anonyme repentie de chez Simon le Pharisien"...


Bien sûr, j'ai pensé à une touche de 'Seven' et tous les autres films sur le sujet des 7 péchés capitaux.
Mais ça finit par tourner un peu en rond comme l'auréole.
Aimé mais du même Pierre Tchernia, je préfère pour l'instant les plus récents 'Bonjour l'angoisse' (aussi avec Serrault) ou le plus riche et visionnaire 'Voyageur imprudent', entre autres.
Aimé mais du même auteur Marcel Aymé, je préfère pour l'instant les adaptations du plus sombre et cynique 'Passe Muraille' (notamment celle avec Bourvil) ou le bien titré 'Méfions-nous des honnêtes gens', qui pourrait s'appliquer ici.


Michel Serrault comptable marié à Rosy Varte que j’ai d’abord pris pour Andréa Ferreol, sont l'attraction essentielle du film.
Roger Carel en directeur de la fabrique de chaussures aussi mais encore peu employé.
J'aime comment il se navre que la concurrente Allemagne, et ses mauvaises imitations, viennent leur faire encore la guerre...les Allemands, les Chinois d'alors?


Le boss du restaurant a des airs de Pompom de La Classe...


Il y aussi un aspect Don Camillo car avant le béatification surprise du comptable, il est confronté aux provocations, remarques et harcèlement laïcard sur son lieu de travail par son responsable hiérarchique contre qui il ne peut rien d'autre que subir ses blague nazes sur les 'courants d'air en églises' ...



'Libre penseur militant, le boss mangeait exprès de la viande devant son employé catholique, le vendredi'
"Vous buvez trop d’eau, vous aurez des grenouilles dans le ventre"
(eau qui lui rendra bien service quand il aura une poussière dans l’œil juste un instant après)



J'aime comment Michel Serrault, mime et comique physique aussi, d’abord se comporte comme s’il portait de l’eau ou un sac de riz en Afrique, au bord de la route…


Et sa femme s’appelle Thérèse...


Un autre détail m'amuse et ne me surprend pas, le même boss qui 20 minutes plus tôt refuse un bonus à un vieil employé pour "la communion de sa fille"…prend lui de l’argent de "la petite caisse" avant de sortir, donné par le même comptable qui a dû annoncer le refus d’augmentation.


(à noter que Serrault joue deux rôles: il est aussi le comédien méconnaissable sur scène lors de la sortie théâtre gratuite du couple, qui joue justement 'L'Avare' (à la 40e minute), justement lorsque le couple pratique le péché de l'avarice.
Ils sont tant bouleversés et visiblement en union avec le personnage, qu'ils crient et demandent à voir "l'auteur...l'auteur...l'auteur".)



"Oh c’est Ginette Garcin "
(la présence de cette actrice m'a rappelé une de mes séances en salle perturbées par des fâcheux (dont je fais la liste...) lorsque des gens égrenaient à voix haute tous les acteurs apparaissant à l'écran pour un film de Bertrand Blier..."Oh! c’est Ginette Garcin"..."c’est Robert Hirsch (aussi avec une prostituée), "je vous avez dit que c'était un film comme ça qu'on allait voir"! ")


PierreAmoFFsevrageSC
6

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Claude Legros

Créée

le 15 juil. 2021

Critique lue 517 fois

11 j'aime

6 commentaires

Critique lue 517 fois

11
6

Du même critique

Rencontres du troisième type
PierreAmoFFsevrageSC
10

si je tombe dessus en zappant, je suis perdu car je le regarde jusqu'au bout

Essayez de le voir en extérieur! Le cinéma sous les étoiles prend alors tout son sens: quand la bordure de l'écran se confond avec le ciel. Vu il y a des années dans un théâtre romain à ciel ouvert...

le 3 nov. 2014

64 j'aime

15

Baby Driver
PierreAmoFFsevrageSC
10

'On connaît la chanson' visuel; 'Le Transporteur' chantant

(modifiée 08/01/2019 où j'apprends dans un bonus OCS que les chansons étaient choisies et leurs droits achetés 4 ans avant le tournage du film; les acteurs jouaient sur la musique avec parfois des...

le 18 août 2017

63 j'aime

56