Malgré son titre peu inspiré, La guerre des espions, est un solide film d'espionnage et de suspens. L'intrigue est complexe et les retournements de situation nombreux, il n'y a pas trop de temps mort et l’œuvre est soutenue par une réalisation impeccable et des paysages magnifiques. Le film met en scène les tribulations de Sasuke Sarutobi, un ninja du clan Sanada qui doit se frayer un chemin entre deux puissants clans antagonistes : le clan Toyotomi et le clan Tokugawa. Malgré lui, Sasuke se fait entrainer dans une vendetta entre les deux clans ennemis.
Film de ninja oblige, les scènes de combats entre shinobi sont bien au rendez-vous, mais celles-ci sont ternes et quelque peu maladroites (surtout durant la première partie de l’œuvre). Après tout, c'est un peu logique car nous sommes plus en présence d'un film d'espionnage que d'un chambara classique. Le véritable sel du film provient des multiples rebondissements de l'intrigue et du sous-texte politique de l’œuvre. Il semble que le réalisateur, Masahiro Shinoda est essayé de faire un parallèle entre la Guerre froide et l'époque du Sengoku Jidai. Effectivement dans les deux cas, le monde est divisé entre deux puissances rivales faisant faire leur sale boulot par des agents de l'ombre. La figure du ninja est ici un peu similaire à des agents secrets faisant preuve d'un mépris flagrant pour la vie humaine, prêt à tout pour promouvoir les intérêts de leurs factions.
Même s'il ne s'agit pas de l’œuvre la plus marquante de l'époque, La guerre des espions reste un film efficace qui mérite le détour.