Adapter un classique de la littérature anglaise de la fin du dix-neuvième siècle et le rendre accessible à un public de début du vingt et unième siècle, tel était le défi de Steven Spielberg. En intellectualisant au minimum son propos, en privilégiant le ressenti de ses personnages et les effets spéciaux pour décrire les tripodes, le réalisateur y parvient haut la main.L’intention supplémentaire étant bien sûr de ne pas trop copier le livre.Spielberg délocalise donc l’action à New-York et Boston.L’essentiel étant d’amener à comprendre progressivement qui sont ces tripodes et quelles sont leurs intentions.Quelque part, la famille de Ray n’est qu’un prétexte pour représenter le destin de la population subissant les extra-terrestres.Dans le dernier tiers du film, les éclaircissements sont bien amenés et Spielberg délivre un épilogue aux petits oignons.Quelque part, la morale écologique supplante le triomphalisme humain.C’est bien joué et cela montre toute la révérence de Spielberg envers H.G Wells.Le réalisateur rend ainsi hommage à l’écrivain pour son héritage littéraire trouvant un écho à notre époque. On appréciera également la prestation sobre de Tom Cruise que Spielberg sait mettre en valeur et mettre en cohésion avec le reste du casting.Presque quinze ans plus tard, la guerre des mondes version cinéma n’a pas vieilli et c’est aussi la qualité indiscutable des meilleurs films de Steven Spielberg.Pour notre plus grand plaisir de spectateur.