Ça n'est pas pour rien que la haine a eu un succès aussi franc. Sources de polémiques et de contestations, le film est d'une audace et d'une rareté pour son époque. La représentation choquante de la réalité des banlieues et de la vie des banlieusards est précise et réussie. A travers les répliques, les actes comme la réalisation, la haine fait retentir son message et porte son identité. Un vrai chef d'oeuvre de Mathieu Kassovitz, une bonne alchimie entre les trois acteurs principaux. Le tout est bien rythmé (grâce à l'horloge qui oriente notamment), poignant (la violence de la scène du commissariat ou la scène de fin), et culte (Vinz). La qualité de la réalisation se voit sur des détails comme l'utilisation de l'arrière-plan parisien comme étant flou, pour symboliser le fait que les protagonistes n'y sont pas à leur place. L'usage du noir et blanc donne ce côté intemporel qui aujourd'hui, même 25 ans après, prend encore plus de sens.