C'est l'histoire d'un film qui choque, qui casse, qui dérange, et qui agresse. Une violence maîtrisée, dans une esthétique en noir et blanc, lui donnant une allure plus dramatique.
Dans la cité des Muguets, il y a une fatalité, cachée par le quotidien sans ennui des protagonistes, qui revient à la fin du long-métrage. C'est une fatalité ironique, presque provocatrice (car non, le monde ne leur appartient pas, comme l'affirme une affiche dans la rue parisienne).
On est déçu par la stéréotypisation (oui ce mot existe) des gars, et le manque de profondeur dans la vie de la banlieue, et de tous problèmes qui s'y ramènent, mais La haine reste un mélange de codes esthétiques prononcés, de personnages durs mais attachants, de scènes cultes, de messages subtils sans trop l'être, et d'un message, un message d'une violence qui dépasse celle des scènes.
C'est l'histoire d'un homme qui tombe d'un immeuble de 50 étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute, il se répète sans cesse pour se rassurer : "Jusqu'ici tout va bien, jusqu'ici tout va bien, jusqu'ici tout va bien". Mais l'important c'est pas la chute, c'est l'atterrissage.