L'année 2017 commence fort bien avec ce film qui va assommer la concurrence facilement car le film de Damien Chazelle, La La Land est incontestablement le film de ce début de l'année et pour cause, ce film nous offre un spectacle musical haut-en-couleur fantastique respectant les codes du genre et joué magnifiquement par des acteurs au sommet. Après le succès aux Golden Globes, la route vers les Oscars semble toute tracée pour ce film. Retour sur le succès de ce début d'année.
Avec toute la publicité faite pour le film, on pouvait s'attendre à deux solutions: soit le film est merveilleux comme tout le monde le dit, soit c'est un ratage total. Surtout que ce n'est pas si simple à aborder comme film. La comédie musicale est ancrée dans la tradition américaine, il est donc logique que ce film face un véritable carton aux Etats-Unis. Par contre, il faut un minimum de culture pour connaître les comédies musicales que le cinéma américain nous a offert. Le succès en France est une surprise tout de même car les gens se sont précipités dans les salles pour découvrir cette fabuleuse fresque. Il y a tellement de chose à dire pour expliquer la réussite totale de ce film, et je ne parle pas des récompenses qu'il a reçu: pour cette critique, je me concentrerais uniquement sur le film en lui-même.
Je vais commencer par parler de l'univers de cette comédie musicale: Je dois l'avouer, je ne suis pas un spécialiste de ce genre. Je vais donc essayer de trouver des arguments pour expliquer ce qui m'a pas plus dans ce film. Comme je le disais donc, l'univers de cette comédie musicale est colorée et intemporel: On sent clairement l'influence des années 70-80 dans ce film mais la simple sonnerie de l'IPhone de Mia nous ramène à notre époque. C'est une des forces du film: Le film est un hommage et en même temps une sorte de critique facétieuse de la société Hollywoodienne et du rêve américain. Le film jongle entre l'hommage et la réalité, mais toujours avec justesse et simplicité.
Deuxième point sur lequel je veux revenir: la simplicité: Damien Chazelle est un fan incontesté des comédies musicales mais il sait qu'il ne joue pas dans la même catégorie. Là où les grandes comédies qui se jouent à Broadway se créent dans la démesure, le film de Damien Chazelle joue la carte de la simplicité dans le sens où tout est à sa place, même la scène d'introduction va très vite entrer dans la légende des plus grandes séquences du cinéma est juste parfaite pour lancer le film au mieux.
Musicalement parlant, Justin Hurwitz nous offre une bande originale entraînante, touchante et splendide. La première chanson que l'on entend dans le film, Another Day Of Sun lance parfaitement le film qui nous donne envie de danser et qui prouve le talent de ce talent peu connu du grand public. En plus de rendre hommage dans plusieurs scènes, Chazelle a choisi de mettre en avant un genre musical qui est beaucoup moins côté de nos jours à savoir le jazz, ce qui représente également un pari: pari réussi, le mariage entre tous les instruments de jazz se font sentir dans plusieurs chansons comme Herman's Habbitt. Mais le coeur de cette bande-originale est évidemment la chanson City of Stars dont les notes de piano reste dans la tête des heures durant. De plus, Ryan Gosling et Emma Stone qui se sont donner corps et âme dans leurs rôles chantent merveilleusement bien ces chansons avec un duo toute en simplicité mais également des prestations solos fabuleuses.
L'aspect éclatant de La La Land. Le film est tourné en cinémascope, technique difficile a utilisé mais qui donne cette beauté colorée au film. C'est grâce au prise de vue du cinémascope que Chazelle a pu nous offrir cette qualité d'image rare au cinéma, surtout dans un film de ce genre. Mais au-delà de la technique, c'est également une question de mise en scène qui offre une telle beauté à ce film. Je m'explique: De son propre aveu, Chazelle a voulu rendre la ville de Los Angeles particulière, il a accentué des passages comme la scène d'introduction volontairement pour illustrer au mieux cette ville si spéciale dans le monde, c'est la ville des anges, la ville des rêves.
J'ai fait une analyse purement esthétique du film, passons à une analyse du fond de cette histoire. Comme souvent dans ce genre de film, la romance entre deux personnages est le fil conducteur. Ici, c'est l'histoire de Mia et Sebastian, deux jeunes artistes qui veulent percer dans le domaine mais qui vont devoir faire face aux critiques, aux rabaissements, au système donc. Car oui, Si le film est un hommage aux grandes comédies musicales américaines, c'est également une critique du système que nous connaissons dans ces grandes formes mais pas dans ces détails. Et c'est là tous l'intérêt de ce film, il nous présente une vision de la difficulté pour devenir un artiste et le combat pour ses rêves.
Plusieurs fois dans le film, on découvre que les deux personnages se retrouvent confronter à des situations délicates: face aux directeurs de casting, face aux décisions des patrons, les jobs mal payés. Mais nos deux héros n'abandonnent jamais leurs rêves. Et pour le personnage de Mia, Emma Stone nous offre un moment plein d'émotion mais je n'en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise.
Que dire de la qualité parfaite du travail de Damien Chazelle. Réaliser de telles prouesses techniques avec un cinémascope c'est vraiment impressionnant. Plusieurs séquences dans le film sont renversantes à commencer par la première scène qui est une véritable réussite mais je vous laisserai découvrir par vous même.
Pour terminer, je me dois de parler de la prestation des deux acteurs principaux, Ryan Gosling et Emma Stone qui sont tous les deux en route pour leurs premiers Oscars amplement mérités au vue de leurs prestations et le travail qu'ils ont effectué en amont pour se préparer pour se rôles.
J'en ai donc fini avec La La Land qui est très honnêtement un des meilleurs films que j'ai pu voir ces dernières années. Mise en scène parfaite, casting parfait, couleur étincelante, musique géniale, La La Land va forcément cartonné aux Oscars. Le film de Damien Chazelle nous offre un hommage et sa vision du système hollywoodien en réalisant des prouesses techniques spectaculaire au cinémascope. C'est un film d'étoile.