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Alors qu’il ne me disait initialement pas grand-chose, La La Land s’est transformé, au fil des semaines, en ma plus grosse attente du début de l’année 2017, attente renforcée par les critiques dithyrambiques reçues par le film, tant au niveau technique que sur les plans scénaristiques et artistiques.


L’histoire est on ne peut plus conventionnelle : la rencontre de deux jeunes artistes paumés que l’ambition et l’amour de leur art rapprochent. Tout, dans le film, est d’ailleurs assez classique, et Damien Chazelle assume totalement cette absence de prise de risques, au point de manquer parfois d’originalité.


Chazelle a choisi, à raison, de ne pas se perdre dans une galerie de personnages inutilement complexe, préférant développer ses deux personnages principaux autant que possible. En sortant de La La Land, le spectateur aura donc une opinion très marquée quant aux protagonistes du film. Si elle manque peut-être un peu de folie, Mia Dolan, campée par une Emma Stone assurée et émouvante, est un personnage attachant, déluré, représentatif du rêve artistique américain. Je ressens dans ce personnage quelque chose de Clémentine Kruczynski, tant la beauté et le naturel d’Emma Stone me rappellent Kate Winslet dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Ryan Gosling n’est pas en reste, incarnant à la fois la passion et le désenchantement, le soutien et la résignation, le calme et la détermination.


Comme on pouvait s’y attendre, le film est une véritable déclaration d’amour au cinéma, passant en revue tous les codes et monuments de la comédie musicale (Chantons sous la pluie, Les demoiselles de Rochefort, West Side Story, Moulin Rouge !), saluant par une multitude de sympathiques clins d’œil les grands classiques américains des années 1950 dont la Fureur de vivre. Techniquement parfait, et à défaut d’une grande originalité scénaristique, La La Land se distingue par son audace artistique, les deux acteurs interprétant avec une grande justesse une sublime bande originale qui ne quittera pas le spectateur, des jours durant.


Le film vaut enfin par la qualité des interrogations qu’il suscite, tant sur l’art, le rêve, que la perception du couple. Pudiquement désenchanté, pas pessimiste pour autant, La La Land renoue avec l’essence de la comédie romantique et emmène le spectateur dans un voyage vers ce qui a fait les grandes heures du cinéma. A son tour, maintenant, de marquer l’histoire du cinéma : le triomphe certain du film lors de la prochaine cérémonie des oscars fera à coup sûr de La La Land un film emblématique de son époque.

Quentin_Boussar
8
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le 28 janv. 2017

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