"J’ai tendu des cordes de clocher à clocher, des guirlandes de fenêtre à fenêtre, des chaînes d’or d’étoile à étoile et je danse"... écrivait Rimbaud dans ses délires poétiques...Ici Damien Chazelle a donné libre cours à son sens de la poésie et a réussi à ensoleiller son film de toute sa fantaisie chorégraphique et musicale, pour notre plus grand plaisir et à faire scintiller le pays de Lalalalala Lère...
Je suis encore sous le charme de ces moments dynamisants à la fois mélancoliques et dopants.... un régal pour les yeux, les oreilles, la chair de poule et aussi une réflexion plus profonde sur les réalités de la vie de couple et sur la nostalgie de ce qu'on n'a pas fait de sa propre vie, les regrets …
La scène d'ouverture est éblouissante, j'y penserai chaque fois que je serai emprisonnée dans un embouteillage ! ...Les deux héros y font une entrée bondissante et tourbillonnante dans l'histoire: Séb, passionné de jazz, qui rêve de sortir des petits boulots ingrats et frustrants qui entravent sa liberté de composer et de créer un espace dédié à sa passion et Mia, serveuse dans un bar, qui court les castings, espérant décrocher le rôle qui lui fera rejoindre les stars qu'elle sert quotidiennement...
Le réalisateur évoque avec finesse, le hasard des trajectoires des personnages, la rencontre exaltante et les problèmes de couple qui surviennent inéluctablement, les attentes inassouvies, les incertitudes, les doutes...il arrive à faire communiquer intelligemment musique, danse et éternels problèmes de couple... et on peut penser à "smoking/no smoking"(Alain Resnais), quand il nous ré-écrit en conclusion d'une manière très enlevée, l'histoire telle qu'elle aurait pu être... idéalisée !
Sommes nous vraiment maîtres de notre propre avenir ou victimes du hasard ?