Je ne suis pas trop fan des comédies musicales à la base (et c'est un euphémisme ^^) et j'avais donc beaucoup de réserves à regarder La La Land, mais je dois avouer que j'ai été surpris. J'ai eu malgré tout un peu de mal au début du film qui enchaîne les chansons parfois de manière artificielle (c'est un peu le problème de ce genre de film). Ma principale motivation concernait plutôt les acteurs : Emma Stone et Ryan Gosling, qui sont tous deux des acteurs à fort potentiel émotionnel, notamment par le jeu du regard. Ici ils jouent un peu comme des funambules sur fil de la vie. Je ne pouvais que m'identifier au personnage de Ryan Gosling, qui joue ici le rôle de Sébastien, un pianiste jazz qui cherche à redonner ses lettres de noblesse au genre, tombé en désuétude auprès du grand public après l'arrivée du Rock.
Sur le plan musical les thèmes sont assez simples et efficaces, ce qui permet à Ryan Gosling de livrer de jolies performances pianistiques dans le film. Il y a principalement 2 thèmes qui reviennent sans cesse, comme un leitmotiv pour accompagner ces âmes perdues dans Los Angeles, qui papillonnent tous deux à la recherche de la lumière de la vie : le bonheur. Le thème sous-jacent au film repose donc sur l'idée qu'il faut faire des sacrifices dans la vie pour être heureux : choisir c'est renoncer. Renoncer à la gloire ou renoncer à l'amour, c'est parfois un choix cornélien dans la vie d'artiste.
Je crois que ce film cartonne aux Etats-Unis et va cartonner en Europe, simplement parce qu'il arrive au bon moment : tout est question de timing, tout comme le jeu des rencontres. Le climat actuel joue pour beaucoup aussi dans l'engouement autour du film, les gens ont besoin d'un nouvel Amélie Poulain, d'un univers onirique ou fantasmagorique qui puisse s’inscrire au sein de notre sombre quotidien.
Le film est un hommage au cinéma d'antan, mais est avant toute chose une sorte de grande rêverie plus qu'un film musical : je sous entend par là que le scénario est un peu vide et flou pour laisser la musique, la danse, et le découpage en saisons raconter l'histoire de ces personnages. Finalement on pourrait presque se demander si la rencontre entre Sébastien et Mia n'est pas juste qu'un rêve Hollywoodien au pays de l'American Dream, le final pourrait presque le suggérer...
Le bleu de l'affiche résume bien l'histoire de cette bluette teintée de blues plus que de jazz : un rêve bleu teinté de merveilleux, sous les étoiles du cinéma et des cieux. En conclusion allez voir et écouter La La Land, c'est la rencontre fantasmée de Mr Jazz et Mme Cinéma, chabadabada...