Un vent de fraicheur tout mignon et magistralement réalisé par monsieur Whiplash qui semble avoir pris un sacré panard derrière sa caméra.
C'est vif, c'est vivant, c'est coloré.
En gros ça fait du bien, surtout en cette période de cynisme cinématographique.
J'ai cependant de grosses réserves en qui concerne les héros du film et principalement Mia interpretée par la jolie Emma Stone.


Difficile de s'émouvoir pour une pub de parfum, il faut l'avouer.
La fille rêveuse travaillant au coeur de son rêve (un studio. Elle veut faire du cinéma) mais qui peine à l'atteindre, devant donc se cantonner à son travail de serveuse en même temps qu'elle accumule les castings tout en fantasmant sur Paris. Meh !


Le tout est amené de manière astucieuse : les saisons comme symboles des différentes étapes du couple Ryan-Stone, le jeu sur les couleurs, les lumières et le placement des musiques mais hélas, la base reste la base.
Certains diront qu'il ne faut y voir qu'une simple petite histoire et que le film se suffit en tant que tel. Pourtant la question n'est pas là.
J'aime beaucoup les petites histoires, les petites comédies romantiques de Nora Ephron et Nancy Meyers entre autres mais toutes les comédies que j'ai aimé n'avaient pas le même pitch que les pubs de Yves Saint Laurent et c'est là tout le problème.
Pour aimer ce film il faut aimer le paraître vendu par Hollywood, car c'est bien Hollywood la star de ce film.
Cette problématique nuit à la symbiose partagés par le discours de l'œuvre et la mission d'émerveillement de l'œuvre en tant que comédie musicale.
La la land critique ce fameux paraître illusoire (pléonasme, donc) tout en se servant de son glamour. Je trouverais cela génial - c'est dans tout les cas franchement couillu - si ça n'interférait pas dans l'histoire d'amour au cœur du récit, finalement submergée par la critique dans laquelle elle évolue, rendant par la même nos deux héros complètement artificiels car symboles d'une beauté factice.


Le film est ce qu'il est. Un film à Oscars qui caresse Hollywood dans le sens du poil tout en lui faisant un joli pied de nez. Ce qui n'est pas rien.
On retiendra avant tout les tours de force techniques et les plans-séquences jubilatoires magnifiquement rythmés (mention spéciale à l'ouverture du film qui redonnerait la pêche à un dépressif) et quelques mentions honorables qui réussissent malgré tout à offrir leur petit lot de féérie (la scène du planétarium).
Ce qui est sûr, c'est que Damien Chazelle est un cinéaste à suivre de près, de très très près.

Créée

le 20 avr. 2017

Critique lue 286 fois

William Finley

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