Damien Chazelle passe en revue avec un soin quasi scolaire les classiques de claquettes, les comédies musicales des 50s-60s, quitte à fleurter avec le plagiat du cinéma de Jacques Demy.
Au jeu tarantinesque des références aux films cultes dont il s'inspire, La La Land ne sacrifie rien, et surtout pas la majesté de son héroïne Mia, interprétée par Emma Stone, qui mérite toutes les louanges qui lui ont été tressées, au point d'éclipser un Ryan Gosling drôle par son monolithisme. Les costumes de Mary Zophres lui dessinent une silhouette atemporelle, soutenue par toute la palette du jeu de l'actrice, qu'il s'agisse d'esquisser quelques pas de danse, de surprendre par l'expressivité de son visage et de sa voix - reconnaissable entre mille.
C'est pourtant une chanson de laquelle les deux personnages principaux sont absents qui deviendra un instant classic. Si la mise en scène de Chazelle dans l'ouverture de ce film est largement inspirée des Demoiselles de Rochefort, la partition de Justin Hurwitz tombe juste
Tant pis si le fond de l’histoire est d’un classicisme et d’une naïveté à faire pâlir un Lynch, un Cronenberg ou un Malick. Tant pis si Guy and Madeline on a Park Bench disait tout ce qu’il fallait, en mieux, de La La Land. Ne boudons pas notre plaisir devant ce beau film, et revoyons ensuite Maps To The Stars ou Mulholland Drive pour redescendre de ce joli nuage.