Un superbe exercice de modernisation des comédies musicales des années 60, qui exploite tous les nouveaux outils du cinéma, superbe mise en scène, superbes décors, superbes morceaux, superbes acteurs, chapeau pour l'utilisation exceptionnelle du langage des couleurs.. Il manque la puissance narrative et la profondeur philosophique de Whiplash !
Dommage que la question de l'aliénation des rêves n'ait pas été un peu plus exploitée - "oh je voudrais être jazzman, malheureusement j'ai besoin d'argent, je vais donc jouer dans un groupe international d'électro-jazz, whaaat ? Pourtant l'atmosphère de désillusion et de lassitude face à l'incompréhension des gens, face à la pression du secteur, des parents, et surtout le doute de soi, tout ça est bien omniprésent, mais maladroit dans le scénario...
Dommage également que la "moralité" de la fin n'ait pas été plus exploitée : finalement le héros doit renoncer à l'amour pour réaliser son rêve (marrant, on est toujours sur les mêmes thèmes que Whiplash !), mais le sacrifice a-t-il été réciproque ? Pourquoi construire un parallèle entre les deux personnages tout au long du scénario pour finalement l'achever sur cette inégalité ? Pourquoi Sebastian doit-il tout sacrifier, d'abord son rêve de musicien, puis l'amour de sa vie, et pas Mia ? Pourquoi lui se retrouve-t-il seul à la fin ?
Dommage également, le seul moment d'introspection des acteurs est tout au début (ça commençait bien à "Someone in the crowd", "Watching while the world keep spinning round", très joli morceau, avec une mise en scène super novatrice, qui exalte parfaitement la sensation d'immobilisme des personnages face à un monde qui avance sans eux à une vitesse folle...). Dommage de ne pas avoir continué sur cette lancée !