Silence, enfin. Un oignon tranché très vite, du bacon jeté et braisé dans une poêle, deux œufs, brisés. Sebastian (Ryan Gosling) prépare le petit-déjeuner à Mia (Emma Stone), dans son appartement, après leur première nuit. La meilleure scène d’un film décousu, terminé en vitesse. Et si plat, aussi plat qu’un gratin réchauffé trois jours trop tard.
Et si lent. Damien Chazelle nous avait habitué à mieux. Whiplash, son premier grand succès, a été un exemple de film musical. Cet Américain est un grand fan des Demoiselles de Rochefort ou des Parapluies de Cherbourg. Mais là, même les nostalgiques des films de Jacques Demy ont dû souffrir devant des chansons en toc, comme les décors. Les transitions rapides, grandes marques du réalisateur, restent les scènes les plus abouties.
L’intrigue est molle, prévisible. On lit en lui comme dans une chanson de Vianney. A chaque couplet, on devine le refrain. Sans frein en attendant la chute. Si Emma Stone a remporté l’Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation, on retiendra surtout deux heures et huit minutes avec ses yeux globuleux. Comme ahurie devant la pauvreté du jeu d’acteur de son partenaire et au son de sa voix, aussi pénible qu’un pas matinal sur du jonc de mer. Dans La La Land, il y a L.A. pour Los Angeles. Il manque juste les deux « b » de blabla.