Depuis la sortie de La La Land, son titre est sur les lèvres de tout le monde. Les cinéphiles en particulier n'en démordent pas d'éloges pour cette création de Damien Chazelle. Après le succès mérité de Whiplash, le jeune réalisateur se lance dans une comédie musicale qui fait hommage au cinéma et, peut-on le dire, à la vie.
La La Land est l'histoire d'une actrice et d'un joueur de jazz qui accumulent chacun les échecs. Ils se rencontrent par hasard à Los Angeles et tombent amoureux. À deux, ils explorent le meilleur et le pire de leur personnalité et découvrent les choix difficiles d'une vie d'artiste.
À moins d'avoir une aversion totale pour les comédies musicales, ce film est un incontournable absolu. Au delà de son scénario simple, il aborde des sujets universels assez complexes : les choix clés d'une vie, la frustration des artistes ratés, la pérennité de l'art, l'obstination, etc. Plus que tout, La La Land donne une vie à part entière à L.A. et nous plonge dans les espoirs et les déceptions de tous les acteurs et actrices en devenir qui partent à Hollywood avec des étoiles plein les yeux.
Le film est en effet remplit d'hommages à quelques classiques du cinéma. Que ce soit dans les décors ou dans les dialogues, on retrouve un amour absolu pour ces chef d'oeuvre qui nous font toujours fredonner plus de 50 ans après l'âge d'or du cinéma hollywoodien.
Difficile de croire que ce chef d'oeuvre technique n'est que le troisième film de Damien Chazelle. La précision dans la réalisation, la lumière, les couleurs et surtout les mouvements de caméra est impressionnante. Les opérateurs steadycam ont dû suer des grosses gouttes pour filmer certaines scènes musicales, surtout qu'un grand nombre d'entre elles sont des plans-séquences complexes. Seul bémol à ce niveau, les scènes en extérieur tournés pendant le lever du jour jettent une lumière sur les acteurs qui est tellement différente de la couleur du ciel que j'ai par moment cru qu'ils avaient été tournés sur fond vert. J'ai eu l'impression qu'il y avait un décalage entre l'avant plan et l'arrière plan mais d'une autre côté, ça ne fait que renforcer l'ambiance surréaliste de La La Land.
La musique de ce film est enivrante et vous restera dans la tête encore quelques jours après votre séance. Au final, il y a moins de morceaux que ce qu'on pourrait le penser mais ils réussissent tous leur coup. Le jazz est au coeur de l'histoire, ce qui n'a rien d'étonnant venant du réalisateur de Whiplash, et plusieurs genres de musiques se mélangent pour donner une personnalité unique à La La Land. Par contre, les scènes dansantes ne sont pas parmi les plus ambitieuses que l'on ait pu voir au cinéma et ce n'est pas ça que je retiendrai le film.
Malgré tout, je suis revenu de ma séance en dansant et en fredonnant, preuve absolue de l'influence de tout ce film. Je me suis aussi projeté en lui et y ai vu mes propres aspirations et mes propres interrogations. Je peux donc dire que La La Land est un beau succès qui sera très agréable à revoir. C'est une oeuvre qui apporte beaucoup de joie mais aussi un peu de tristesse.