Méliès dresseur de lune
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Le point de départ de la science-fiction au cinéma est souvent attribué au Voyage dans la Lune (1902) de Méliès. C'est le premier film d'ampleur à s'inscrire dans le genre, à une époque où n'existent encore que des courts-métrages (La passion de Jésus repoussera les limites en 1903, avec plus de 40 minutes) et où les scripts sont minimalistes (voire résultent de l'improvisation). Cependant des films aux moindres moyens se sont déjà rattachés à la science-fiction : dès 1897, George Albert Smith, membre éminent de 'l'école de Brighton' (groupe de cinéastes auquel on doit notamment les 'chase' movies), représente les rayons X au cinéma (dans The X-Rays – source des Rayons X de Méliès en 1898). Quatre ans plus tard Walter R.Booth réalise Over-Incubated Baby, où la machine renvoie à des espoirs qui ne sont pas près d'être satisfaits. D'autres films sont proches de la science-fiction car ils utilisent certains de ses éléments fétiches (les astres ou les robots), mais en gardant encore quelques distances.
La Lune à un mètre de Méliès est de ceux-là. Projeté en 1898, la même année qu'Un homme de têtes qui annonce L'Homme à tête de caoutchouc (1901), il se déroule dans l'observatoire d'un astronome. Après la visite d'esprits importuns, il braque son télescope sur la Lune, qui répond à cette agression en débarquant à sa fenêtre et dévorant l'engin. Le savant sera l'objet de plusieurs tours mesquins de la part de la Lune (au strabisme dément et au regard patibulaire), jusqu'à être ingéré puis recraché par morceaux. Tout finit par rentrer dans l'ordre et la dernière séquence suggère une rêverie. Par cette chute Méliès minimise l'affiliation à la science-fiction, sans l'écarter tout à fait. Cependant si l'existence de la Lune travaille Méliès, il préfère pour le moment s'en tenir au surnaturel et à la fantaisie. Dès 1896 le magicien en faisait un astre moqueur et dangereux, dans Le Cauchemar. L'entrée complète de Méliès dans la SF n'attendra pas Le Voyage dans la Lune. En 1900 Méliès reprend la grande idée de L'Homme au sable de Hoffman (nouvelle parue en 1817) avec Coppelia, où un homme tombe amoureux d'une femme automate.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films sur les rêves, Le Classement Intégral appliqué aux Courts (Zogarok), Les meilleurs films des années 1890 et Les meilleurs films de Georges Méliès
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le 15 sept. 2016
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