Pour son quatrième film, Capra nous donne déjà un aperçu de ce que sera son oeuvre - majeure - future. Un fils à papa épouse une « croqueuse de diamants » après être tombé dans ses filets savamment disposés... Déshérité par son père, le jeune homme et sa nouvelle épouse se retrouvent sans un sou... C’est là que l’histoire deviendrait normalement sordide avec déchirement des faux amants et fin misérabiliste. Pas chez Capra évidemment qui fait aussitôt de ce désastre un conte de fées. Les jeunes mariés se révèlent en fait amoureux fous, le fils de famille n’hésite pas à travailler de ses mains et la petite aventurière se révélera une femme d’affaires redoutable, le tout se terminant par de grands éclats de rire après réconciliation avec le beau-père, forte somme à la clé. Une fable sociale donc, naïve et tournée vers les valeurs du capitalisme et du libéralisme, bien dans la lignée du futur auteur de Vous ne l’emporterez pas avec vous... Du côté de la distribution, saluons l’interprétation pleine de fraîcheur de Viola Dana et celle très solide de Ralph Graves. Un film court (une heure à peine) mais plein d’intérêt.