Intrigue Brumeuse

La mansion de la Niebla va connaître moult titres tels que The Scream, Maniac Mansion ou The Murder Mansion durant son exploitation à travers le monde. Le film du réalisateur espagnol Francisco Lara Polop fait parti de ces petits films qui noyés dans la masse du florissant cinéma d'exploitation européen des années 70 se sont retrouvés un peu oubliés de tous. Et dans le cas de La Mansion de la Niebla c'est un peu dommage car même si son final n'est pas à la hauteur du reste, le film propose une très belle ambiance d'épouvante à l'ancienne.

Le film nous propose un récit assez classique avec de nombreux personnages qui se retrouvent piégés sur la route par un mystérieux brouillard qui va provoquer divers accidents. Les différents protagonistes effrayés par des visions étranges et fantomatiques dans la brume vont finalement trouver refuge dans une vieille maison proche d'un cimetière et tenue par une mystérieuse femme seule.

Premier film de Francisco Lara Polop, La mansion de la Niebla a presque entièrement été tourné en studio à Madrid ce qui lui confère cette ambiance assez unique de vérité un peu artificielle. En tout cas le film baigne dans une magnifique ambiance d'épouvante gothique avec cimetière brumeux, maison inquiétante et de jolis jeux de lumières. Techniquement et visuellement le film est vraiment très séduisant avec une très belle photographie signée Guglielmo Mancori (L'éventreur de New York – Spasmo) qui joue à merveille sur la présence de silhouette inquiétante qui avancent lentement dans la brume ou d'effets de lumière révélant tantôt des yeux horrifiés ou rapidement une partie d'un visage menaçant. L'ambiance est renforcé par une partition inquiétante signée Marcello Giombini avec quelques titres ponctués de rires démoniaques féminins assez flippants. Franchement tout le début du film est assez formidable avec des personnages certes pas très originaux mais solidement écrits, une histoire dont on ne sait pas trop vers ou elle nous embarque et donc une solide ambiance d'épouvante. Ce qui est loin d'être désagréable, c'est aussi que La mansion de la Niebla est loin de livrer d'emblée ses mystères et l'on se retrouve dans un récit qui évoque une légende locale avec des vampires, mais qui emprunte aussi aux récits de morts vivants tout en s'orientant vers une histoire de fantômes avec une femme et son chauffeur qui hanteraient les lieux depuis leur accident de voiture, le tout saupoudré de thriller. Et surtout lors de quelques séquences La mansion de la Niebla fonctionne magnifiquement bien et provoque avec un minimum d'effets de délicieux frissons d'angoisse. Sans grande vedette le film peut s'appuyer sur un très bon casting avec en vedette Ida Galli ( L'Emmurée Vivante – La Queue du Scorpion – Le Couteau de Glace) et une dizaine de solides acteurs et actrices de second plan mais tous parfaitement crédible. Tout roulait donc comme sur des roulettes et je piaffais d'impatience à savourer le bonheur de faire découvrir une nouvelle petite perle rare à mes gentils et gentilles abonné(e)s jusqu'à ce que le final vienne clairement refroidir mon enthousiasme. Un dénouement que je dois forcément révéler pour expliquer ma déception et qui sera de fait révéler en partie Spoiler.

La mansion de la Niebla reste dans l'ensemble un très bon petit film d'épouvante avec une ambiance prenante et très réussie. Même si le final vient un peu tout gâcher, on va pas non plus trop bouder son plaisir car il est toujours préférable de se laisser prendre par une jolie promesse pas tenue jusqu'au bout que par rien du tout.