Buster avant Keaton

Parmis les courts métrages symbolisant le début de carrière du petit génie américain, ce One Week (La maison démontable en France) fait office et d'oeuvre majeure et de succès.
Évidemment, ce court n'est pas dans la même discussion que les chefs d'œuvres futurs (Le mécano de la générale; Sherlock Junior; Le Caméraman etc...), bourré d'éléments comiques signatures de Keaton, et surtout de cascades ahurissantes. J'ai rarement autant fait replay devant un film. Entre la précision de la chute de la maison autour de Buster, ses chutes toutes en souplesse et qui plus est en salto arrière, le mur à bascule qui transporte les comédiens de haut en bas ou encore courir dans le vide.
Des éléments burlesques que l'on connaît mais qui marche magnifiquement (la porte donnant sur le vide, se tromper de chemin en aveugle). L'nspiration folle de Buster Keaton durant ces années, une maison à monter soi même, le petit carnet d'instructions. Comme il est beaucoup dit par les critiques: Ikea avant Ikea.
Juste après l'incroyable scène du train explosant la maison, le film s'achève sur une scène magnifique, d'une mignonnerie parfaite (sur le cadavre de la maison, Keaton repose le carnet et un panneau For Sale), un film qui a laissé présagé la carrière que l'on connaît, tout le talent du réalisateur et du cascadeur, l'innovation folle, l'amour, la comédie, l'esthétisme. Tout était déjà là, Keaton magicien du muet, l'homme sans émotion,pourtant ses films nous en font voir de toutes les couleurs.