Robert Cummings est un cas d'école. Passionné de cinéma d'horreur depuis sa plus tendre enfance foraine (si, si), le gonze aura longtemps réalisé lui-même la quasi-intégralité des clips de son groupe White Zombie puis de sa carrière solo en tant que Rob Zombie. Fort de cette expérience et de quelques conseils (il sympathisera avec Carpenter sur le tournage d'Escape from L.A.), le métalleux passa enfin à la réalisation de son premier long dès 1999. Et loin d'être un énième caprice de rock star sur le retour, ce premier film créa finalement la surprise dès sa sortie en catimini en 2003 dans les salles américaines et son exploitation vidéo à travers le monde.


Dès son excellent prologue et son générique d'intro (dont Zombie signe évidemment la chanson), La Maison des 1000 morts témoigne de la passion et de l'inventivité d'un cinéaste en devenir, apte à bousculer toutes les conventions du genre. Tournant autour du calvaire vécu par une bande de jeunes cons tombé entre les mains d'une famille de dingues, le scénario reprend à son compte la trame de Massacre à la tronçonneuse. Mais loin de se contenter de singer cet illustre modèle, Zombie s'en détourne de manière remarquable en proposant sa propre mythologie horrifique, toute une galerie déviante de grands tarés dominée par le faciès ricanant du Capitaine Spaulding (une figure d'anthologie instantanée que le réalisateur réemploiera de manière plus viscérale et dramatique dans la pseudo-séquelle du film).


Faisant preuve d'une liberté de ton toute aussi inventive qu'insolente, le jeune cinéaste regorge d'idées toutes plus barrées les unes que les autres et en alimente continuellement son métrage jusqu'à lui conférer une aura d'oeuvre marginale préfigurant déjà l'excellence de The Devil's Rejects. D'une richesse visuelle sidérante, La Maison des 1000 morts se regarde encore aujourd'hui comme un objet cinématographique (oc)culte et indéfinissable. Une sorte de cauchemar baroque et bariolé, ponctué de séquences de pure terreur, et qui s'achemine cruellement vers le fantastique le plus traumatisant.

Buddy_Noone
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le 12 janv. 2016

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