The Beast of Hollow Moutain se sait du monstre comme métaphore filée d’un régime régi par la tradition aveugle que le cowboy va mettre à mort pour imposer son fédéralisme. C’est un western où la menace se trouve allégorisée, incarnée par le dinosaure qui joue ici le rôle de la superstition mexicaine d’ailleurs longuement illustrée dans le film que la toute-puissante Amérique va balayer pour imposer son droit de propriété sur la terre. Et sur la femme, puisque se joue en parallèle une lutte des cœurs très racinienne où l’héroïne ne veut ni épouser un meurtrier ni finir veuve. Œuvre de conquête, The Beast of Hollow Moutain verra le triomphe de l’intrépide grâce à son ingéniosité face à la bête, verra la recomposition familiale comme brassage multiculturel à la gloire de l’Oncle Sam. Les effets visuels s’avèrent très réussis et réjouissent d’autant plus qu’ils offrent une générosité dans l’action finale, véritable prouesse technique et moment de bravoure du film. Surtout, le monstre est pensé, dispose d’une motivation symbolique et politique pertinente. Qualité assez rare pour être soulignée.