Bore to the pictures
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Dans la forme et le fond, le film ne choisit pas entre une mise en scène théâtrale et une forme d'observation lente et désincarnée de ce qui est présenté. Tout y est comme blanc, pâle, dans un sorte d'écriture blanche qui donne à l'époque décrite l'apparence d'un désenchantement.
Bien que terriblement imparfait visuellement, "La Mort en direct" réussi à mélanger habillement la mise en abîme classique du genre (nous regardons un personnage qui cherche à ne pas être vu) et une mise en scène suivant pas à pas l'état émotionnel du personnage principal. Celui-ci est comparable à ce long moment de prise de conscience de notre propre disparition (sans que l'on sache vraiment si c'est bien la mort réelle ou médiatique qui est ici le sujet principal. Surtout, le film décrit un population qui, par le biais des rencontres, se construit en société. Une société qui a complètement assimilée son abandon, qui confine à l'acceptation de tout, à la perte de toutes ses libertés, à une nostalgie crasse, à une conflictualité sociale, à "un mode de vie à la dérive" qui recherche son utopie.
Globalement, tout y est socialement normalisé, qu'il s'agisse du travail d'écriture programmé, des drogues catégorisés, des médias, des manifs, des bagarres... La société a intégré une neutralité et s'est largement perdu entre sensationnalisme et ennuie.
Qu'il s'agisse d'un temps à vivre, d'une vie privée, d'être regardé ou de regarder, les personnages de "La Mort en direct" sont enfermés dans leurs prisons mentales. Là se trouve la force de ce film, montrer comment les expériences limites nous engagent tous car elles font apparaître les murs qui séparent des autres et de notre humanité.
Le cheminement, lui, est sans l'ombre d'un doute celui de l'acceptation de la mort, étrange, long et douloureux autant pour les spectateurs que les héros de cette histoire d'injustice et de résignation.
Créée
le 23 avr. 2015
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