Camille, 30 ans, - interprétée par Karin Viard - est une rebelle doublée d'une empêcheuse de tourner en rond. Pour échapper à un modèle social qui ne la fait plus rêver, elle décide de pimenter sa vie autrement, notamment en répondant à des petites annonces, multipliant les rencontres d'un soir, couchant avec des inconnus dans les ascenseurs, fréquentant les partouzes et buvant plus que de raison.
Bref, c'est l'histoire d'une fille qui préfère l'inconfort de son indépendance au rassurant bercement d'une existence rangée. Sauf que derrière cette façade heureuse, se cache un mal-être plus profond : le chemin de l'anticonformisme n'est pas simple et c'est à des médecins qu'elle confie ses angoisses.
Mais point de drame. Dès le début, le comique de ses aventures, de ses rages, de ses compulsions sexuelles est évident. Le personnage de Camille fait penser aux héroïnes de Lubitsch ou de Howard Hawks, mais sans le côté glamour hollywoodien. Certains y verront aussi une ressemblance avec Diane Keaton dans les films de Woody Allen.
En résumé, un film sans temps morts, plein d'énergie rieuse et trépidante où Catherine Corsini, la réalisatrice, a su donner au désir, à la solitude et à la souffrance, une profondeur de champ inattendue pour faire émerger cette "Nouvelle Ève".