Night of the Comet fait se rencontrer le cinéma de John Carpenter et celui de George A. Romero, l’un pour ses ambiances électriques dans lesquelles s’inscrivent des héros cool en toute situation, vêtus de blue jeans et portant des lunettes de soleil, l’autre pour ses zombies terrifiants et consommateurs qui alimentent d’ailleurs une critique sociale. Toutefois, cette rencontre demeure de l’ordre de l’intention : rien n’advient à l’écran sinon la féminisation des protagonistes justifiant une séquence clipesque où les deux sœurs Regina et Samantha font du shopping dans un centre commercial avant de jouer à cache-cache avec les méchants punks cachés derrière les écrans de surveillance… La surprise vient alors de leur bêtise profonde, qui donne lieu à une réplique tout à la fois amusante et cynique – « voilà ce qu’il reste de l’humanité ! » –, aveu de faiblesse d’un film qui ne sait quoi raconter, incapable d’ailleurs de dynamiser son récit lacunaire autrement que par des scènes issues de l’imagination des personnages. On peut alors s’amuser à chercher, çà et là, les hommes et les femmes que l’on empêche de circuler pour prétexter l’Apocalypse, visibles néanmoins dans le reflet des buildings et des voitures, ou à voir la teinte rouge du ciel ajoutée en post-production colorer le visage et les cheveux des comédiens lorsqu’ils échappent au centre de l’image.