Il ne fait aucun doute que la réussite la plus spectaculaire de La Notte Degli Squalli reste son affiche originale magnifiquement bis et fort prometteuse, car pour le reste le film de Tonino Ricci (surtout connu pour la trilogie Rush fortement inspiré de Rambo) est une bien plate et triste catastrophe. Les amateurs de films de requins n'y trouveront guère leur compte le film relayant le prédateur marin au second plan d'une histoire complétement bidon. Et si vous aimez la nuit vous ne serez pas beaucoup mieux servi puisque le film se déroule essentiellement de jour, La Nuit des Requins c'est un titre, quatre mots et une déjà double arnaque.
Difficile de résumé cette production italo-mexicano-espagnole au format très télévisuelle qui raconte comment un chasseur de requin se retrouve confronté à une bande de malfaiteurs fermement décidés à retrouver un enregistrement qui lie cette même organisation criminelle au président américain. Pour planquer le précieux enregistrement notre baroudeur solitaire ne trouve rien de plus intelligent que de le faire bouffer à un requin.
La Nuit des Requins de Tonino Ricci n'a rien de vraiment réjouissant à proposer aux spectateurs pas même aux niveaux des délicieux plaisirs coupables du bis ni de l'amour du nanar qui tâche. Le film s'articule déjà sur une histoire poussive, tordue et bien peu crédible dans laquelle le comportement des différents personnages ne cesse d'interroger sur l'intelligence de leurs actions. Bien que porté par un solide casting avec Treat Williams (Prince de la Ville - Il était une Fois en Amérique), Antonio Fargas et Christopher Connelly (second rôle du bis italien) le film donne surtout la sensation d'avoir embarqué quelques gloires vieillissantes sur la promesse d'un tournage estival sur les plages de Cancun. Maladroitement écrite, assez platement interprété il ne restait plus que la mise en scène de Tonino Ricci pour sauver un peu les meubles et masquer sous un spectacle réjouissant le vide abyssal du concept. Malheureusement bien que le film propose à intervalle régulier des scènes d'action avec de la castagne, des cascades, des explosions, une chasse à l'homme dans la jungle et même un peu de confrontation animale pour justifier son titre, rien ne sauve La Nuit des Requins d'un profond et désespérant ennui. Les quelques attaques de squale sont filmées et montées de manière bien paresseuse et suffisamment illisible pour accorder au film le bénéfice du doute d'être spectaculaire; entre une alternance de stock shot et de très gros plans rapides les plus indulgents des spectateurs verront peut être de manière subliminale les résidus d'un féroce affrontement.
On pardonnerai volontiers toutes les monstrueuses carences du film si il nous donnait régulièrement l'occasion de franchement nous fendre la poire mais on reste face à un film à la facture de triste et sinistre téléfilm pas assez fun pour s'amuser de ses innombrables défauts.
La Nuit des Requins est juste authentiquement mauvais.