Ne nous voilons pas la face, la plupart d'entre nous choisirons de voir La Pagode En Flammes (sorti récemment en DVD) uniquement pour voir une énième fois la divine Gene Tierney en scène et non pour découvrir un film méconnu du non moins célèbre Henry Hattaway. Pauvre Henry, s'il savait... Après ce n'est pas trop grave si l'histoire est un peu nul du moment qu'il y a Gene à admirer, n'est ce pas ? :D
Notre actrice culte campe ici une chinoise (le père de son personnage est joué par un acteur asiatique). Le charme désuet de l'Hollywood de l'âge d'or opérant, on y croit. À moins que ce ne soit une métisse, mais rien n'est moins sûr étant donné que l'on ne voit à aucun moment la mère (sans doute décédée). Le mystère restera donc entier.
Le film ? On est en 1942 et le réalisateur nous propose un scénario somme toute très classique pour dénoncer la guerre en cours et les tragédies qu’elle entraîne (c'est l'Asie qui est à l'honneur cette fois-ci). L'intrigue navigue constamment entre les genres (guerre, propagande, espionnage, drame) tout en prenant soin d'éviter de prendre parti pour un camp plutôt que pour l’autre. China Girl (en anglais c'est mieux) reste une petite production mineure car l'histoire ne passionne pas plus que ça et que le héros agace vite à cause de son manque de maturité et son impulsivité constante. Malgré tout, cela se suit sans mal jusqu'au bout. Ce sont surtout les scènes finales, intenses et touchantes, qui sont les plus réussies.
Pour finir, notons que la photographie en noir et blanc est de toute beauté et que la restauration soignée lui fait d’autant plus honneur.
Sympathique sur le moment, mais sans plus, cette rareté est à réserver en particulier aux inconditionnels de l'ange Tierney, les autres risquent de ne pas y trouver leur compte.