Le synopsis n’annonçait rien de passionnant, une histoire de cuisine se transformant peu à peu en histoire d’amour, soit. C’est bien son prix de la mise en scène à Cannes, sa nomination dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère aux oscars et surtout la possibilité de voir se film en présence du réalisateur qui m’a incité à aller en salle. Et quelle surprise !
Plus de deux heures de douceurs, deux heures de poésie, deux heures de sensations, deux heures de sentiments… deux heures de cinéma!
Chaque plan qui compose le film est un tableau. Les gros plans sur les légumes qui cuisent, sur Benoît Magimel fourrant un poulet à la truffe, sur cette poire pelée délicatement posé… mais également ces plans larges dans les champs de fleurs, dans les jardins, dans la forêt. A ces plans viennent s’ajouter les sons qui les composent. La musique joué par les casseroles sur le feu, le crépitement des viandes cuisant, la louche servant la soupe ainsi qui les nombreux chants d’oiseaux viennent rythmer et sublimer la mise en scène de Tran Anh Hung. Avec autant de matière à bruitage pas besoin de musique, la musique se fait naturellement. On finit alors par sentir l’odeur des fleurs, sentir ces plats
jusqu’à presque avoir le goût du pot-au-feu en bouche. Manque plus que le touché et nos 5 sens seraient alors tous en éveil !
Je pourrais également parler des envolés lyriques de Benoit Magimel, tantôt drôle, tantôt romantique, de la douceur et la tranquillité ressenti quand Juliette Binoche apparait à l’écran, ou encore de la passion et l’émotion dans le regard de la petite Pauline (Bonnie Chagneau-Ravoire) à chaque bouché. Ce film parvient à mêler cuisine et amour avec élégance et émotion, nous sommes durant 2 heures emporté par le film et on a qu’à se laisser guider jusqu’au plan séquence final magnifique et à ce dernier dialogue émouvant.