Toutes les personnes qui ont trashé le film avec des arguments fallacieux peuvent directement commenter en bas de page "Olol nazi c'est un film antisémite.". Oui, car j'aime bien commencer une critique par un troll Godwin, c'est un peu ma petite victoire personnelle. Mais bon, il faut bien s'abaisser aux personnes auxquelles je vais m'opposer dans cette critique (Yo dawg, I heard you like trolls so I put a troll in your troll so you can make them rage while they rage).
Arrêtons là les digressions et les intros foireuses pour pouvoir rentrer un peu dans le lard du vif du sujet. Quand je lis les critiques négatives de ce film, il y a quand même une question qui se pose qui est : "Avons nous vu le même film ?" Probablement pas car nos filtres culturels ne sont pas les mêmes diront certains, et cela affecte notre mécanisme d'attention sélective. Parce qu'en parlant de sélection d'information, quand je vois quelqu'un qui dit que ce film est antisémite etc, j'en viens à me poser une question fondamentale qui est : "est-ce que t'es con ?". Je veux dire par là que Jesus, Marie, Joseph, les douze apotres et les milliers de disciples sont tous juifs quand même. C'est la réponse habituelle à l'argument habituel mais j'ai pas l'impression que l'attention des personnes qui utilisent cet argument soit bien focalisée quand il le lisent (bon après on peut parler de rejet si cela est trop dissonant avec leur pensée mais bon...).
Après pour ce qui est de la grande violence du film, je dirais que les passages correspondants dans l'Évangile (oui j'ai lu une grande partie de la Bible, vous pouvez me traiter de fanatique religieux lobotomisé scientiste partouzeur de droite.) sont encore pires (toutes proportions gardées, rapport à ce qui se faisait à l'époque), car là où Gibson retranscrit avec beaucoup de vigueur la souffrance physique, la souffrance morale ne transparaît que beaucoup moins.
Ce qu'il fait, et que je trouve très intéressant, c'est de nous présenter ce passage en le rendant plus actuel techniquement et narrativement. Par là j'entends qu'il essaie de retranscrire la façon dont pouvait être perçu le récit de la passion par le quidam d'il y a quelques siècles, qui n'était pas habitué dès son plus jeune âge à voir des films ultra-violents. Et dans la société actuelle, il faut parfois passer par un extrême pour faire passer un message.
Mais avant tout, ce qui me chagrine lorsque je lis les critiques sur ce film, sur Senscritique ou autre, ce n'est pas tant la complaisance dans le jugement négatif (que l'on peu relier au plaisir de dire "non"), que la complaisance dans une sorte d'anti-conformisme primaire, sorte de rébellion adolescente, qui se retrouve être un avis majoritaire. L'on y voit donc un conformisme classique, mais par peur d'être vu comme tel, l'on se perçoit comme rebelle, original, unique etc (vous m'suivez ?). J'aurais pu sortir tout cela sur n'importe quel film qui est de façon notable "à la mode" d'aimer ou pas, pour pouvoir se fondre dans la masse mécontente, mais ici, je trouve que le fait de la présence d'un parti pris religieux rend les choses encore plus fortes.
L'individu lambda, qui vit dans un environnement plus anticlérical que laïc et neutre, va se complaire dans sa rébellion avec tous ses potes contre ce qu'il croit être le monde entier.
Le souci, c'est qu'il n'est pas le château de sable contre le tsunami comme il le croit, mais qu'il est la goutte d'eau entraînée par les autres.
Et c'est ça qui m'ennuie profondément, c'est le fait que trop de personnes ont une perception malléable par ceux qui les entourent. Pensez avec votre tête un peu, au lieu de ressortir vos arguments à la con lu dans le premier journal pourri, ou relayé par un de vos potes. Pensez différemment, mais pas tous pareils. Enfin essayez, au moins.
J'ai écrit ça d'une traite, du feu de Dieu (oh lol), et ça doit être horriblement mal écrit, mais j'ai la flemme de me relire. Ca digresse et ça intéresse personne mais ça va mieux en le disant.
Voilà, sur ce le vieux con réactionnaire aigri va se coucher. Et oui, au final je ne fais que me conformer dans un anti-anti-conformisme, m'enfin bon on est tous dans la même merde, après chacun sa technique pour essayer d'en sortir (perso j'essaie de la boire en entier, peut-être qu'un jour il n'y en aura plus comme ça).
PS : le film est en Araméen, Hébreux et Latin et ça c'est phat ^-^