Petite tasse de thé relevée à la poudre de perlimpinpin
Sorti la même année que l’uppercut Taxi Driver, La petite fille au bout du chemin confirmait le talent relativement peu commun de la jeune Jodie Foster, cette dernière signant, à quelques mois d’intervalle à peine, deux prestations à saluer. Néanmoins, si dans Taxi Driver, elle était le knockout bonus d’une praline déchausseuse de mâchoires, dans le film de Nicolas Gessner, elle se démène tant bien que mal pour porter sur ses frêles épaules une histoire paresseuse qui ne parvient jamais à transcender l’intéressant pitch à son origine.
En dehors de la performance marquante de la petite Jodie, le film peine à réellement s’exprimer. Surfant sur des thématiques un peu glauques pour imprimer sur bobine des ambiances malsaines, toute la trame que porte généreusement le cabotin Martin Sheen en étant le fer de lance, La petite fille au bout du chemin accumule les raccourcis d’écriture facile et finit par tomber complètement à plat, une fois son twist médian livré au spectateur. Passé cet amusant retournement de situation, que l’on voit en partie venir, il faut être bien luné pour tenir jusqu’au bout sans vaciller. Non pas que le film soit soporifique, mais il est tellement cousu de fil blanc que la fin des hostilités se déguste assez passivement. Nicolas Gessner peine à renouveler son propos, et se retrouve rapidement à court d’idées. A tel point qu’il conclut son film sans panache aucun, au moyen d’une petite fin noire balbutiante écrite de façon la plus convenue qui soit.
C’est dommage, il y avait matière à délivrer une petite bobine bien plus singulière. L'affiche en tête et devant les promesses d'une première partie vaporeuse, il était légitime de s’attendre à ce que l’élément fantastique s’invite à un moment donné dans l’équation, mais que nenni. Il faut se contenter d’un petit drame peu stimulant, qui repose beaucoup trop sur le charisme juvénile de la jolie Jodie Foster et ne fait pas l’effort de sortir un tant soit peu de son sentier critique beaucoup trop balisé. Pas désagréable, loin de là, mais terriblement anecdotique en somme.