Jeu de dames
Deuxième volet de l'Histoire de petites gens, le film raconte un conte des gens de la rue en 43 minutes et en wolof. Une petite fille, Sili qui survole la ville à la force de ses béquilles pour...
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le 27 avr. 2019
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Deuxième volet de l'Histoire de petites gens, le film raconte un conte des gens de la rue en 43 minutes et en wolof. Une petite fille, Sili qui survole la ville à la force de ses béquilles pour vendre des journaux, le Soleil, pour ne plus mendier, et qui ne laissera personne s'opposer à sa détermination.
Le film se déroule à Dakar, essentiellement, chez ces petites gens, où la caméra compose dans les premières minutes une scène de marché, une démente accusée de vol, un policier, une foule en cercle dans l'arrière-plan. Ce qui frappe tout d'abord, dans les allers et retours entre foule et individualité, c'est la justesse avec laquelle cette foule apparaît à l'écran : ni trop proche, ni trop éloignée, ni trop anonyme, ni trop identifiable. La ville et ses habitants est vivante, curieuse, palpable, elle est en un mot présente.
Pour le reste, tout est justesse, dans le sens d'un juste milieu entre la joie et la peine, la pauvreté et la richesse, la gentillesse et la méchanceté, la vie et la mort. Et cette justesse fait la force du film. Narrativement, il suit un fil où chaque mauvaise aventure semble pouvoir ravir la chance de Sili, la petite vendeuse de journaux. On s'y attache, mais non pas par la faiblesse larmoyante un pathos tapageur : les petites gens ont le courage des gens ordinaires, et le personnage de Sili en est la championne.
Chaque chose trouve dans ce film une place de part et d'autre de cet équilibre et que symbolise un jeu de dames, vu d'en haut, dessiné sur du carton, qui voit gagner l'un ou l'autre des adversaires. La méchanceté des gamins vendeurs de journaux contre la gentillesse des bienfaiteurs de Sili, ou bien l'omniprésence du valide et du handicap qui s'harmonisent au lieu de se confronter à l'écran, ou encore le franchissement des barrières entre les mondes masculin et féminin.
Il se dégage de cet assemblage de symboles une force poétique qui puise ses ressources dans celles des petites gens. Le film pose sur Dakar un regard dénué des préjugés que l'on porte sur un continent mal représenté au cinéma. On s'émerveille devant cette beauté de l'ordinaire, comme lorsque Sili ira offrir à sa grand-mère mendiante, après avoir vendu tous ses Soleils, un parasol pour la protéger.
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le 27 avr. 2019
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